L’enfant Sauvage

Etterbeek | Théâtre | Atelier 210

Dates
Du 19 au 30 janvier 2016
Horaires
Tableau des horaires
Atelier 210
chaussée Saint-Pierre, 210 1040 Etterbeek
Contact
http://www.atelier210.be
info@atelier210.be
+32 2 732 25 98

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L’enfant Sauvage

On a trouvé une enfant sauvage sur la Place du jeu de balle. Ses cris s’entendaient de loin ; on la voyait se mordre et saliver comme une bête. Au milieu de la foule et de l’indifférence, un homme s’intéresse à elle, tente de l’arracher à l’oubli. Il s’appelle « un homme », ça aurait pu être un autre. Ce qu’il nous raconte, c’est la réalité qu’il découvre derrière les mots : accueil d’urgence, juge, famille, père, enfant, administration, adoption, home….
Dans ce monologue poignant, Céline Delbecq nous fait pénétrer une réalité qu’elle connaît bien. Comme toujours, elle ose aborder les sujets les plus durs avec une humanité vivifiante, ouvrant des espaces de parole précieux, plaçant la fonction théâtrale au cœur des nécessités sociétales. Et inversement.

Distribution

Céline Delbecq (mise en scène) ; Thierry Hellin (interprétation)

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6 Messages

  • L’enfant Sauvage

    Le 20 janvier 2016 à 23:25 par blabla

    Beau texte sensible de Céline Delbecq. Interprétation très touchante de Thierry Hellin. Sujet sensible que la maltraitance, l’abondon et le manque de famille d’accueil pour les jeunes enfants. L’acteur réusssit avec un décor pourtant minimaliste à nous entraîner dans l’histoire d’une relation humaine avec un enfant trouvé. Franchement, chapeau pour cette interprétation tout en finesse et en sensibilité.Une dernière chose, quand vous allez au 210, prévoyez toujours votre couverture ou votre polar... Conseil d’ami !

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  • L’enfant Sauvage

    Le 20 janvier 2016 à 23:38 par mike_bel

    Très bonne soirée passée dans un décor plus que sobre, avec une histoire captivante et une interprétation très juste.

    A voir sans hésitation, on reste 1h pris dans ce récit de vie et le temps passe comme pour rien, ce qui est toujours un excellent signe de réussite ;-)

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  • L’enfant Sauvage

    Le 2 février 2016 à 14:37 par MarcD

    Un enfant qui crie comme une bête, abandonné. Les gens autour. Un sujet grave. Pourtant, un plateau sobre et un seul comédien se gardant bien de surjouer. Visiblement, le parti pris est de ne pas être dans la surenchère et le pathos, et c’est une bonne idée. Cela semble plus juste, plus vrai. Un bémol, les intentions sont parfois tellement palpables que cela en devient presqu’artificiel.

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  • L’enfant Sauvage

    Le 19 février 2016 à 13:59 par Domi

    Un très beau texte de Céline Delbecq et un très beau spectacle, tout en émotion, magnifiquement porté par Thierry Hellin ! Le sujet est grave mais c’est l’humanité et la tendresse qui se dégagent avant tout de ce seul-en-scène. Allez voir ce petit bijou !

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Lundi 22 février 2016, par Sébastien Hanesse

L’Enfant sauvage

Ce genre de truc, ça reste dans la tête. Comme le regard d’un enfant, ses cris, ses mots et son silence. Un regard qui cache des souvenirs, des mots qui dansent et se cognent dans la tête. Un regard qui n’oublie jamais, qui souffle et respire, qui souffre et puis inspire. Dans « L’Enfant sauvage », il y a une drôle de folie qu’on essaye de ne pas voir, ou qu’on essaye d’oublier, parce que cet enfants n’est pas le sujet de son histoire. Et il reste assis là, comme une bête, avec le regard dans ses yeux. Il salive, sans aucun mot, prêt à morde, sans aucune force pour attaquer. Quand le père s’en va et que la mère se retire, il ne reste que lui. Et si on en parle pas, on ne sait pas que ça existe. Céline Delbecq remet, le temps d’un spectacle, cet enfant au centre de son histoire. Elle nous livre un monologue au cœur de Bruxelles, elle laisse exploser les cris pour briser le mur de l’indifférence et partage à nouveau ses mots qui prennent aux tripes. Face à la réalité.

Un homme trouve un enfant sur la Place du Jeu de Balle, à la fin du marché aux puces. Il est le seul à le voir, à écouter ses cris, à croiser son regard, à s’approcher, à essayer de lui parler. Il nous raconte son histoire, et même s’il ne veut pas être père, il le devient malgré lui. Et derrière ce regard ordinaire se cache une autre bataille. Il découvre l’accueil d’urgence, le juge, la famille, la police, l’administration, l’adoption. Il emmène l’enfant dans cette chambre qui ne sent rien, avec un matelas fatigué. Il laisse faire les mots et révèle l’enfant. Alice, c’est son nom. Thierry Hellin incarne un homme simple aux gestes tendres. Il donne vie au texte et sublime les mots de Céline Delbecq. Il colore et illumine la scène sombre du Théâtre des Riches-Claires. Il transperce de part en part le corps et le cœur des spectateurs. Sa voix tremble un peu, parfois. Ses yeux brillent entre deux silences, comme pour nous dire que la réalité est là, dans la façon qu’il a d’être beau pour nous raconter l’insupportable cruauté de la vie. Il plonge avec nous dans cette tendre aventure parsemée de sensations quotidiennes, comme pour nous dire qu’il ne faut pas avoir peur, qu’il ne faut plus jamais s’éloigner.

Céline Delbecq est un mélange de poésie et de force, et parfois quelque chose nous échappe. Son jeu d’actrice dans « Les Filles aux Mains jaunes » au Théâtre Le Public nous bouleverse, la force de ses mots dans « Eclipse totale » au Théâtre Les Tanneurs fracasse nos cœurs contre un mur d’émotions. Dans « L’Enfant sauvage », elle écrit avec le ventre, avec la peau, avec les yeux. Dans ses mots, il y a toutes ces choses indicibles, toutes ces choses qu’on ne peut pas dire ou qu’on ne veut pas voir. Et si notre cœur est en dehors à chaque fois que ses mots nous touchent, c’est parce que toute la vie se trouve dans ses histoires et dans sa subtile manière de nous les raconter.

Atelier 210