L’ÉVEIL DU PRINTEMPS - Rideau de Bruxelles @ XL-Théâtre

Théâtre | Le Rideau

Dates
Du 26 février au 9 mars 2013
Horaires
Tableau des horaires

Contact
http://www.rideaudebruxelles.be
contact@rideaudebruxelles.be
+32 2 737 16 00

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L’ÉVEIL DU PRINTEMPS - Rideau de Bruxelles @ XL-Théâtre

POURQUOI M’AS-TU FAIT LA ROBE SI LONGUE, MÈRE ?

création

Par l’audace de ses thèmes (la censure ne l’épargnera pas) et sa vorce visionnaire, l’oeuvre de Wedekind marque durablement le théâtre moderne. L’éveil du printemps suit le parcours d’un gruope d’adolescents confrontés aux métamorphoses de leur corps et traversés par des désirs contradictoires qu’ils ne parviennent pas à nommer. Se frayant un chemin vers le monde des adultes, ils se heurtent aux conventions et aux tabous d’une société incapable d’apaiser les angoisses de la jeunesse.

Prix de la Critique 2008 (Meilleure découverte), Prix Jacques Huisman 2010, Peggy Thomas a été assistant ede Joël Pommerat. Avec son collectif de jeunes acteurs, elle poursuit une réflexion personnelle et ludique sur les rapports de l’individu au groupe et sur la transmission des valeurs.

Texte de Frank Wedekin
Mes de Peggy Thomas
Avec Janie Follet, Somon Gautiez, Julie Leyder, Antoine Plaisant, Philippe Rasse, Quentin Simon, Pierre Verplancken, Lucie Zelger

du 26/02 au 09/03
à 20h30, sauf les mercredis à 19h30

R+ RENCONTRE le 27/02 avec Peggy Thomas et l’équipe de création (après le spectacle)

Réservations 02 737 16 01

Le Rideau @ XL-Théâtre
Rue Goffart 7a, 1050 Bruxelles

www.rideaudebruxelles.be

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Vendredi 8 mars 2013, par Julie Lambert

L’éveil du printemps : Un véritable éveil des sens

Cette nouvelle adaptation de « L’Eveil du Printemps » respecte avec justesse la griffe de son auteur, Franck Wedekind : provocation, violation des conventions, contestations des tabous sexuels, humour aussi grave soit-il, tout y est ! La metteure en scène, Peggy Thomas, a donc bien réussi son pari ! Elle parvient à faire jouer sur le ton originel, tantôt leste, tantôt burlesque, « la question existentielle, celle du chemin à tracer ».

Pendant deux heures trente, le spectateur est confronté à la terrible tragédie de l’adolescence, dans laquelle il tient, au même titre que les comédiens, plusieurs rôles. Plongé dans cette période de vie, il est le témoin de toutes ses composantes, des plus futiles aux plus dramatiques. Il est le confident de ses métamorphoses, son volcan de doutes, d’angoisses et de désirs. Il est victime, puisqu’impuissant, de sa souffrance et sa violence. Il est le réceptacle de ses sensations les plus étranges et paradoxales.

L’intrigue démarre sur un air de printemps. Le vert dominant et le plateau épuré apportent de la fraîcheur, synonyme de renouveau. Les personnages plantent donc le décor avec délicatesse : quelques confidences et débats sur l’essence même de la vie. Toutefois, ce n’est pas dans un petit jardin tranquille qu’ils vont nous emmener mais vers des pâturages de plus en plus noirs au fil du temps. Nous sommes au cœur du paradoxe si cher à l’adolescence.

Les comédiens se prêtent à une véritable mise à nu, crédibilisant encore plus leur discours. Le ton monte, s’intensifie, devient brutal, inquiétant, rendant palpable l’angoisse immense dans laquelle ces jeunes sont engouffrés. Cette oppression s’amplifie avec les tabous dont la puissance et l’impact sont si bien mis en exergue dans cette pièce. Le spectateur étouffe et peut même être en colère face à ces adultes, certes très mal à l’aise, mais si peu apaisants et reconnaissants.

La richesse de cette pièce tient particulièrement à sa justesse et à son équilibre. Tout d’abord, le jeu des acteurs est si sincère et profond que le spectateur ne peut pas ne pas y croire. Ensuite, l’adolescence est mise en scène dans sa représentation la plus exacte et complète : questionnements, sujets tabous, difficultés socio-affectives, éveil du désir, transformations physiques, adultes démunis, émancipation, angoisses, libertés, autorité, limites, interdits, paradoxes, tout est là, dans ses formes les plus extrêmes certes ! Pour terminer, Peggy Thomas a réussi à insuffler à cette œuvre pourtant si tragique un équilibre doux-amer, en mêlant les scènes dramatiques au chant, à la danse, et aussi à l’humour.

En conclusion, pendant deux heures trente, le spectateur confronté à cette caricature de l’adolescence torturée du XIXème siècle, est enchaîné dans un véritable tourbillon émotionnel : il est parfois triste, en colère, heureux, inquiet, offusqué, attendri, enjoué, angoissé, choqué, ravi aussi. En bref, dans ce jeu de l’identité et de l’existence, le spectateur, lui, trouve facilement sa place !

Julie Lambert

Le Rideau