Mais si on n’est pas Scorsese, comment utiliser une scène théâtrale pour simuler un film d’action avec des cascades et des fusillades spectaculaires ? Une seule recette : le tourner en dérision et jouer avec les codes de la fiction.
A partir d’un petit sketch écrit par Nobrega, une véritable trame dramatique s’est peu à peu tissée sur le modèle de "Réservoir Dogs".
Un gang dirigé par un parrain mexicain, Monsieur Gonzales, doit trouver la taupe qui se cache dans le groupe. Mais alors que les héros américains sont sûrs d’eux, on a affaire ici à de pâles truands, couards et lâches, avec des préoccupations terre à terre et des jugements sans grande finesse.
Après un essai de travail au premier degré à partir de personnages ciblés de films, les six comédiens qui donnent corps à ce gang foireux ont vite opté pour la parodie et la dérision.
Nobrega explique qu’il s’agit d’un travail collectif conçu comme une escapade de copains dans une cour de récréation où des gamins joueraient aux gendarmes et aux voleurs.
Il n’empêche qu’il fallait trouver les ficelles pour simuler les scènes de combat, de tortures, les giclements de sang incontournables des films de genre.
Un véritable de travail de recherche sur les éclairages et le son permet de transposer à la scène les techniques cinématographiques du flash back, du gros plan, du travelling tout en montrant les limites du théâtre... car l’objectif est bien de capter l’écran pour le projeter sur scène et ce, dès le générique, sans le recours facile à la vidéo.
Le spectateur s’amuse à décoder les références cinématographiques, on reconnait les musiques de Pulp Fiction et de Kill Bill, et on se plait à anticiper les entrées en scène de ces tueurs de pacotille profilés par un motif musical propre.
Une soirée détente dans la bonne humeur pour ce spectacle qui regorge de belles surprises.
Palmina Di Meo
Photo ©Fahd Zidouh
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