Une chambre un peu désordonnée est l’unique décor de la soirée. Une odeur de sauge parfume la salle, elle est diffusée par le narguilé que se partage le duo familial. Le texte de Pietro Pizzuti est riche et percutant, parfois violent. Il s’en dégage une émotion forte, presque palpable.
Le fils « vomit » ce que le père est devenu (secrétaire d’état, ministre-président du gouvernement) et a choisi, ce soir-là, de le faire comprendre à son père. Titulaire d’un master en philo et lettres, ses locutions sont recherchées. La grande question qu’il a envie de poser à son père est : « comment aurais-tu été le fils que je suis devenu ? ».
Le père semble moins tenir à cette soirée explicative mais l’accepte. Tandis qu’il tente de définir son engagement politique comme étant une « participation active à une société humaine digne de ce nom », son fils le ramène sans cesse au contexte familial, à la détresse de la mère, continuellement trompée, à sa propre difficulté existentielle, symbolisée par une sexualité ambigüe.
Au travers des échanges, beaucoup de sujets sont évoqués. L’éducation, la politique, l’adultère, la sexualité, la paternité, le mensonge… Pas de réponse, seulement des réflexions, des questionnements. Interpellé pendant toute la durée de la pièce par quelques citations percutantes, le spectateur repart plus riche de questions que de réponses mais heureux d’avoir participé à un échange socio-philosophique intéressant.
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