Katzelmacher (Le Bouc)

Théâtre | Théâtre Océan Nord

Dates
Du 13 au 24 janvier 2015
Horaires
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Contact
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info@oceannord.org
+32 2 216 75 55

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Katzelmacher (Le Bouc)

Dans une petite bourgade inerte, une bande de jeunes de la middle class allemande des année 70 s’ennuie. C’est alors qu’arrive un travailleur immigré. Son arrivée vient chambouler le quotidien de ce petit microcosme ronflant. Ainsi, l’étranger fascine ; il cristallise nos peurs et incarne nos fantasmes… C’est pourquoi on le séduit, on l’insulte et on le tabasse. Puis on l’intègre. Et ainsi de suite. Ledicia Garcia et son équipe de jeunes comédiens explorent en profondeur les mécanismes d’exclusion des étrangers dans nos sociétés néolibérales en pleine crise économique. Parallèlement à l’intrigue principale se dessine le parcours singulier de chaque personnage. Chacun a ses rêves et ses ratés. Chacun y va de son petit mot sur la société. Le texte ne manque jamais d’humour. Et on rit jaune… les piliers du monde bourgeois passent à la moulinette : travail, famille, patrie, religion ; les fondations sont ébranlées les unes derrière les autres.

Mise en scène Ledicia Garcia
Avec Elsa Guénot, Virginie Kaiser, Clément Longueville, Nicolas Mouzet Tagawa, Nicolas Patouraux, Éline Schumacher, Simon Vialle Avec les conseils de Jérémy David, Christine Grégoire, Laurence Halloy, Meryl Moens, Adeline Rosenstein, Jérôme Tuncer,…
Un accueil en résidence du Théâtre Océan Nord. L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté.

Représentations à 20h30, sauf mercredi à 19h30. Mardi 20/01 : matinée à 13h30 (pas de représentation en soirée). Relâche dimanche et lundi.
Tarif plein : 10 euros Tarif réduit (chômeur, sénior, étudiants) : 7,5 Tarif hyper réduit (groupes scolaires, associatifs) : 5 euros Participation à Article 27 et Arscène 50
Réservation : 02/2167555 - info@oceannord.org

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1 Message

  • Katzelmacher (Le Bouc)

    Le 22 janvier 2015 à 10:39 par lepot

    Voilà une pièce bien menée par des lycéens (Félicitations !)qui m’a interpellée.

    Une pièce pour réfléchir ...pas pour savourer des loisirs ni la beauté de la langue.

    Interpellant cette jeunesse allemande sans travail ,qui s’ennuie et exprime des opinions stéréotypés dans un langage si pauvre ...

    Des jeunes qui incontestaplement n’ont pas développé la promesse qui est en chaque être humain et qui rejettent sans analyse tous ceux qui sont différents de leur misère ..ceux qui réussissent en affaire... ceux qui sont d’un autre milieu , qui choisissent de vivre autrement, qui sont d’un autre pays .. Et ils rêvent de fuir cette poisse... On retrouve toutes les racines de ce mal être qui conduit actuellement certains à fuir dans le Djihadisme .

    A voir pour débattre sur la nécessité du lien à l’autre pour nous élargir à une vraie dimension humaine.

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Vendredi 16 janvier 2015, par Catherine Sokolowski

Réflexion sur l’exclusion

Dans les années 70, alors que l’Allemagne connaît une immigration économique importante, « Katzelmacher » est un terme bavarois péjoratif qui se traduit par « bouc », c’est-à-dire travailleur itinérant. Dans un petit village allemand, les jeunes tuent le temps en bières et discussions stériles. Elisabeth, l’une des villageoises, a embauché un Grec à la « dégaine d’abruti » qui accepte un salaire inférieur à celui pratiqué pour les Allemands et qui rétrocède une partie de celui-ci pour payer son logement. Un travailleur modèle puisque de cette manière, « l’argent reste dans le pays ». Les répercussions de l’arrivée de l’étranger sur la petite bourgade proche de Munich sont au centre de cette pièce écrite en 1969 et malheureusement toujours d’actualité.

Reiner Werner Fassbinder a écrit « Le bouc » en 1969, à l’âge de 24 ans, pour le théâtre et le cinéma puisqu’il ne distinguait pas les deux véhicules de diffusion. Il y dénonce les préjugés racistes de l’Allemagne des années 70. Dépouillé, le texte se concentre sur l’accueil réservé à un travailleur étranger, accusé d’être grec et communiste, accueil que l’on pourrait caractériser par l’argumentation triviale des intervenants « nous sommes ici chez nous », « ce sont de mauvais hommes, ces étrangers ». Le mouvement est au cœur de la scénographie, un bloc blanc massif constitue l’unique décor.

Les échanges de ces jeunes qui s’ennuient et jalousent l’intrus débouchent progressivement sur une violence exacerbée. De cette époque rejaillissent la peur du communisme, le racisme affiché et les problèmes socio-économiques. L’analogie avec la crise contemporaine et la montée de l’extrême-droite est évidente, d’autant que ni les choix musicaux (très variés), ni les costumes (actuels) ne reflètent les années 70. Et puis, il y a les petites histoires des uns et des autres. Helga enceinte de Paul. Marie amoureuse de Jorgos, Ingrid persuadée qu’elle peut devenir chanteuse.

Dans cette bourgade, tout est source d’espoir, et surtout celui de partir, de s’évader.
Quelles seront les répercussions de l’arrivée de l’étranger sur le groupe ? Désir, haines, jalousie, violence se succèdent dans cette jeune création, réalisée avec peu de moyens, comme le rappelle Ledicia Garcia qui signe la mise en scène. Elle souhaite parler de ce « qui nous meut et de ce qui nous émeut » et y réussit fort bien même si certains passages restent obscurs et si la lenteur affectée des personnages est parfois pesante. « Partir, partir, même loin loin de la région du cœur…partir, partir, avant qu’on meure » comme le suggère Julien Clerc dans la dernière partie du spectacle, oui, mais peut-être pas avant d’avoir vu « Le Bouc » ?

Théâtre Océan Nord