JUKE BOX
Haha Yeah Yeah Haha Yeah Yeah !!! Voici l’histoire de pauvres gens coincés dans une rame de métro, le soir du Nouvel An. Et quand on découvre la collection d’auteurs rigolos qui ont écrit la chose, on comprend qu’on ne va pas s’embêter. Explication : un premier auteur commence la pièce, un second la continue, un troisième aussi. Et ainsi de suite. Ce n’est pas une pièce à sketches, mais bien une histoire continue, avec un début, une fin, et même un milieu. Marabout, bout de ficelle, selle de cheval… Un principe qui s’applique donc aussi à l’écriture théâtrale.
Distribution Ecriture Laurence Bibot, Dominique Bréda, Marie-Paule Kumps, Myriam Leroy, Riton Liebman, Sébastien Ministru, Alex Vizorek et Delphine Ysaye Avec Myriem Akheddiou, Julie Duroisin, Stéphane Fenocchi, Aurelio Mergola, Emmanuelle Mathieu, Bwanga Pilipili et Pierre Poucet Idée originale et mise en scène Nathalie Uffner Scénographie Thibaut De Coster et Charly Kleinermann Chorégraphies Bruno Boubert Création lumières Alain Collet Décor sonore Laurent Beumier Production Mazal asbl
Lundi 4 janvier 2016,
par
Céline Verlant
Quand ça panne, ça rit et ça rame dans le métro
La pièce « Juke Box » démarre cash et plein tube, comme celui qui s’enclenche quand on insère une pièce dans un juke box. Elle nous emmène jusqu’au bout de la nuit… de la Saint Sylvestre, quand quatre femmes et trois hommes se retrouvent coincés, tels des 45 tours, dans un wagon de métro. « Musique ! Et que chacun se mette à jouer » chantait France Gall. Et bien c’est ce qu’ils font ; bien malgré eux, leur mélodie les fait tourner en rond, en carré ou en bourrique. Jupiler et champagne, nœud papillon et training, boa rose et vieille morue, guêpière et uniforme, guitare et flingue se chargent de l’ambiance festive rock’n’roll fluo.
Orchestrée de main habille par le chef d’écriture Dominique Bréda, la partition est un cadavre plutôt exquis commis par huit auteurs à gage : continuer l’histoire commencée par un autre est leur mission secrète. Si la tâche est originale dans « le milieu », elle prend aussi le risque d’être cacophonique ou sans queue ni tête. Rassurez-vous, ce n’est pas le cas, la chose a même du corps, car on a ici affaire à des pros, qui visent juste comme il faut le personnage qu’ils doivent cibler. Et comme en plus, les interprètes tirés au sort sont de la même espèce que leurs auteurs, ça s’exécute bien dans le ton. Le tout sous l’œil rôdé de la marraine de service, Nathalie Uffner, qui a plus d’un 45 tours dans son sac.
Pour paraphraser l’esprit d’une célèbre création de la troupe du Splendid, on pourrait dire « La Saint Sylvestre est une armure »… qui tombe et laisse entrevoir, par un humour très coloré, les failles existentielles de chacun des joyeux zéros héroïques, en qui les spectateurs se reconnaissent à grands coups de zygomatiques. Prenez donc le métro avec Fortunata (Emmanuelle Matthieu) et Kurt (Pierre Poucet) qui sont criants de (drôle) vérité. En bonne compagnie de leurs improbables a(l)colytes de voyage, vous chanterez peut-être du Plastic Bertrand. Même si ça panne pour eux.
Céline Verlant
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