Décors changeants, couleurs éclatantes, dynamisme étincelant, trois acteurs énergiques présentent leur version standard du bonheur, à l’image de celui que la société préconise, empaqueté dans une soirée d’anniversaire. Le public est informé du déroulement de la fête, un résumé power point décrit minutieusement l’agenda du spectacle, et donc de la fête organisée pour Alice, mais aussi de la vie de la jeune femme. Rien n’est laissé au hasard.
Alice (Hubball) campe son rôle à merveille, naïve ou déjantée, heureuse ou gênée. Car si l’idée est d’empêcher tout désagrément par anticipation, il est impossible de maîtriser l’entièreté du jeu. Belle métaphore sur ce thème en forme de cadeau « inapproprié » qu’Alice reçoit quelques instants avant le présent officiel. Le scénario limite les dérapages : la vie n’est pas toujours facile mais Alice aura de la chance : une belle cuisine, un enfant et même un mari !
Un peu inégale, cette ligne du temps accélérée désarçonne. Mélange de passé (les vieux souvenirs), de réel (l’anniversaire) et d’imaginaire (le futur appartement, un enfant…), le spectateur oscille entre le rire et l’angoisse. Si la dernière partie de la pièce peut sembler légèrement chaotique : mort d’Alice, soirée dansante et vente des photos de la soirée, l’ensemble constitue une belle construction, un questionnement intelligent, une heure de rires qui vaut la peine d’être insérée à l’agenda si l’on veut, en restant dans l’idée de la pièce, optimiser l’une de ses soirées.
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