Sur la place du marché, c’est jour de fête. Les habitants du village se sont réunis pour commémorer ensemble la mémoire de leurs proches, morts un an auparavant dans une explosion. Les noms sont dits, les larmes versées quand soudain, tombe du ciel un bateau de sauvetage... les habitants s’en sortiront-ils ?
Jan Lauwers, en tenue de capitaine, tient la barre : il présente les personnages, introduit l’histoire, plante le décor. Il ne quittera pas la scène et c’est sous son regard bienveillant que les personnages, tous plus pathétiques les uns que les autres, vivront leurs drames.
Jouant avec les codes de la représentation et piquant ceux de la comédie musicale, cette saga de presque deux heures trente explore la complexité des rapports humains dans un contexte pesant et clos. Nous viennent des images de faits divers glauques... mais il ne faut pas y penser, nous dit Lauwers, ici on est au théâtre. Et différentes déconstructions de la narration viennent nous le rappeler tout au long du spectacle, permettant au malaise de se relâcher, pour le laisser nous reprendre de plus belle peu après.
De même que les personnages eux-mêmes, les spectateurs traversent un panel de sentiments tout au long de la représentation : se laissant charmer par la danse, émouvoir par une chanson, révolter par une scène violente ou rire devant les cabotinages d’un acteur.
A l’image du monde contemporain, c’est un spectacle pluriel, tant dans ses formes, dans ses ambiances que dans les langues employées (anglais, néerlandais et français), que produit la Needcompany. A voir au Kaai jusqu’au 27 octobre.