En guise de décor, un escalier garni de mousse et de feuilles, comme un symbole de l’automne de la vie. Myriem Youssef met en scène six actrices de tout âge, revêtues de longues robes, gilet en cuir et autres parures féminines. Parcourant cet escalier sans fin, elles évoquent les aiguilles d’une montre. Elles se fâchent, et dépriment. Car la course du temps est impitoyable. Que peuvent-elles faire en effet contre « le cruel couteau de l’âge destructeur » ? Tourner, tourner encore, s’exprimer et se plaindre. Plaidoyer en faveur des actrices que l’âge n’épargne pas, ces femmes portent leur rôle avec maîtrise et conviction.
Emouvantes, elles le sont, et sans doute même pour les plus réticents. Mais le message est-il entendu ? On peut en effet craindre que l’idée véhiculée par cette création ne soit pas compréhensible pour un public non averti. Les textes shakespeariens demanderaient une réflexion que l’on n’a pas le temps de se faire, le tournoiement peut lasser, l’enchaînement des dialogues est étonnant, l’ensemble peu sembler incohérent.
Pour amateurs de théâtre novateur et pour rêveurs en quête d’inspiration. Cartésiens et autres sceptiques, soyez prévenus. Mais allons voir pour savoir, encourageons les expériences théâtrales, ces demoiselles en valent la peine !
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