Hymne à l’imperfection

Ixelles | Théâtre | Théâtre Varia

Dates
Du 17 novembre au 2 décembre 2017
Horaires
Tableau des horaires
Petit Varia
Rue Gray, 154 1050 Ixelles
Contact
http://www.varia.be
reservation@varia.be
+32 2 640 35 50

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Hymne à l’imperfection

Mathieu d’Angelo – connu dans le monde des musiques urbaines sous le nom de Maky – est un virtuose de l’improvisation. La parole est vrillée en lui, brute, spontanée, instinctive. Enfant, il est diagnostiqué hyperkinétique et les adultes l’empêchent de parler. Après un parcours scolaire chaotique, les mots lui servent d’atout comme vendeur de façon officielle le jour, et de façon illicite la nuit.
Ces mots, il décide de les rendre utiles et de les adresser à tous les anonymes imparfaits. Antonio Manuel Pereira convainc Maky de monter sur scène et de théâtraliser son histoire. Avec le sound designer Fabot présent sur scène, il s’agit de trouver le juste équilibre entre les parties écrites du spectacle et les parties improvisées, entre la parole et la musique. Il y a du jazzman dans cet Hymne à l’imperfection, il y a plein d’humour, d’amour et de lucidité. Et s’il se décline sur le mode du « je », c’est bien à un « nous » qu’il s’adresse.

Distribution

AVEC Mathieu D’Angelo alias Maky, Fabrice Blin alias Fabot (sound designer) | SCENOGRAPHIE, COSTUMES Patricia Saive | CREATION LUMIERES Jean-Jacques Deneumoustier | MISE EN SCENE Manuel Antonio Pereira

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2 Messages

  • Hymne à l’imperfection

    Le 13 octobre 2018 à 14:05 par mauvever

    L’imperfection un nom prédestiné pour ce spectacle.
    On sent où Mathieu D’ Angelo veut "aller",veut nous faire partager son enfance ,son adolescence d’hyperkinétique,mais la manière employée n’arrive pas à transcender le spectateur que je suis.Lui arrive à un état de transe explique- t-il,mais jamais il n’est parvenu à me transporter dans son monde ,on sent cependant sa volonté ,son humilité aussi,mais çà ne "passe" pas,peut -être est-ce l’accompagnement musical sciant qui le dessert .
    J’aurais préféré ,aimé qu’il nous raconte sa vie sans fioriture,sans slam,sans hip hop uniquement avec des mots ,ses mots justement,avec son humour ,son empathie bien présent,un récit ,une narration simple mais plus porteuse .
    Les applaudissements polis rejoignent sans doute mon point de vue,ceci dit ,tout n’est pas négatif sa sincérité et sa tendresse transpire tout au long du spectacle .
    Le fond y était ,la forme ....à revoir.

    P.S. J’ai trouvé anormal que les portes d’’entrées (ici de sorties) soient fermées pendant et après le spectacle dans l’attente d’une clé pour ouvrir celles-ci .....en cas de sinistre cela pourrait se transformer en catastrophe .A méditer !!!
    Ph.NEUS (mauvevert)

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Mardi 16 octobre 2018, par Titiane Barthel

Hymne à l’imperfection,

avec Mathieu d’Angelo alias Maky et Fabrice Blin alias Fabot, mise en scène de Manuel Antonio Pereira

Réduit au silence trop longtemps, le poète urbain Maky, accompagné au son par son acolyte Fabot livre une traversée de sa vie, d’enfant hyperkinetique à un être imparfait et fier de l’être.

Mathieu d’Angelo, alias Maky, nous accueille, s’assoit face à nous, et nous souhaite un bon voyage, avant de nous entraîner dans un voyage sans fond où nous perdons pied. Bien accrochés à ses côtés, nous glissons petit à petit dans un monde qu’il construit pour nous, armé de ses mots. Slameur, enfant blessé, petit commercial frustré, dealer désabusé, chacun de ses profils défile devant nos yeux, chacun constituant une partie du puzzle de ce grand hymne à l’imperfection.
Ce « faux » one-man show, en réalité une discussion entre un poète et un musicien, crée une rencontre, fait s’associer deux codes à la puissance démultipliée. Il n’y a rien de plus beau à voir que ce dialogue en construction sous nos yeux, qui constitue le fil rouge du spectacle ainsi qu’un soutien dans la retraversée qu’opère Maky sous nos yeux d’une vie de silence qu’il a enfin décidée de briser. Cette vie est dévoilée avec un ton doux-amer, où l’humour devient la meilleure arme pour construire une confiance en soi.
La grande réussite de ce spectacle est avant tout l’inclusion du spectateur, réalisée ici avec une finesse et une simplicité rarement trouvée sur d’autres scènes. Posée comme un contrat dès l’ouverture du spectacle, cette inclusion est impliquée dans la scénographie même du spectacle, constituée de multiples hauts-parleurs accrochés au-dessus de la scène. Le son ainsi spatialisé englobe le spectateur. Ces hauts-parleurs deviennent également un monde à part, où on voit se projeter des images d’yeux et de bouches, créant une atmosphère de plus en plus oppressante. Finalement, Maky prépare la piste d’atterrissage avec le même soin qu’il a mis à nous faire décoller. Progressivement ramenés aux planches de l’espace Magh, nous sommes rendus à nos propres imperfections, celles qui ne rentre pas dans les cases de la normalisation sociale, et qu’il ne nous reste plus qu’à aimer, avec la même rage que Maky mets dans ses textes.
A la frontière entre le concert et le spectacle, Hymne à l’imperfection constitue une démarche singulière et originale, une pièce unique dans l’univers du slam à l’époque contemporaine. Cette place rare donnée à la parole slamée mêlée à une écriture biographique fait de ce face-à-face entre musique et langue un moment suspendu, à la grâce âpre et aiguisée.

Dimanche 19 novembre 2017, par Catherine Sokolowski

Des mots et des maux

Mathieu D’Angelo a déjà revêtu beaucoup de costumes. A 6 ans, il a été diagnostiqué hyperkinétique et soigné à la ritaline. Après un parcours scolaire très chaotique, il se retrouve conseiller commercial puis vendeur de téléphones. Assistant social, rappeur, spécialiste de l’improvisation, Maky présente aujourd’hui un spectacle populaire, dans le bon sens du terme, un spectacle qui s’adresse à tous et qui dénonce certains problèmes de société, tel que celui de vouloir « calmer » les enfants bavards. Loin de cette enfance brimée, Mathieu s’exprime, joyeusement, généreusement, accompagné par le DJ Fabrice Blin (Fabot), un hymne qui est aussi une dénonciation.

Ils sont deux et ils se complètent : Maky parle et Fabot l’accompagne à la musique. Mis en scène par Manuel Antonio Pereira, cet hymne est nourri du récit autobiographique de l’artiste qui s’est retrouvé dans l’enseignement spécialisé parce qu’il parlait trop. S’en suit un parcours scolaire difficile et des redoublements : « des fois c’est le choc, quand le prof confond sa classe avec un ring de boxe ». Aujourd’hui, Maky peut enfin s’exprimer, il jongle avec les mots, notamment lorsqu’il improvise brillamment un slam sur base des injonctions du public.

Avant cela, il a dû exercer des métiers « convenables », des métiers « qui rassurent les parents ». Dans ce cadre-là, les mots lui ouvrent les portes, vendeur puis conseilleur commercial, les clients l’écoutent. Pour en témoigner, Maky relate son expérience dans le Stockel Square, petite galerie commerçante dans le centre de Woluwe-Saint-Pierre : moment fort de son spectacle, surtout pour ceux qui connaissent la galerie.

Poète urbain, Maky défend le rap, style musical soutenu par le public mais décrié par les médias ou les milieux élitistes. Le choix de Damso pour interpréter la chanson du Mondial 2018 corrobore d’ailleurs cette tendance. Ici, les mots servent de prétexte pour dénoncer les formatages exigés par la société (l’enfant qui doit rester calme, les métiers à exercer…). Jeunes et moins jeunes peuvent donc aller découvrir Maky et Fabot dans ce spectacle dont l’atout majeur est la dimension populaire : à découvrir.

Hymne à l’imperfection

Théâtre Varia