Hors-Champ

Théâtre | Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Dates
Du 24 avril au 8 mai 2013
Horaires
Tableau des horaires

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http://www.theatrenational.be
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+32 2 203 41 55

Moyenne des spectateurs

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Hors-Champ

Souvent, la vitesse et la globalisation de la communication et de l’information, ne permettent plus la distance nécessaire au décodage de ce que l’on entend, ou de ce que l’on voit : une rumeur devient réalité en quelques secondes, et donne naissance à une "réalité-fiction". Somes-nous de plus en plus acteurs/spectateurs d’un "grand théâtre", où réalité et fiction se mélangent sans cesse, sans que nous ne puissions plus faire la part des choses ?

Conception : Michèle Noiret, Patric Jean
Chorégraphie : Michèle Noiret
Production : Compagnie Michèle Noiret/Tandem asbl
Coproduction : Théâtre National/Bruxelles, Théâtre National de Chaillot, Paris, Les Théâtres de la Ville de Luxembourg, le Théâtre de la Place/Liège, CeCN-TechnocITé, Mons.

Représentations du 24 avril au 8 mai 2013 à 20h15 (19h30 le mercredi).

Prix des places : 19 € (adulte) - 15 € (+ 60 ans, groupe) - 10 € (- 26 ans, étudiant, enseignant, demandeur d’emploi, groupe senior)

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6 Messages

  • Hors-Champ

    Le 24 avril 2013 à 02:56 par Doctora

    Je n’ai pas aimé ce spectacle, malgré - ou à cause de - sa grande perfection technique. J’ai été déçue, sans doute parce que j’attendais beaucoup de l’intégration, annoncée dans le programme, entre l’image filmée et la danse. Oui, l’intégration est accomplie, à profusion. Mais, en tant que spectateur, je cherche à comprendre comment cela fonctionne, et cette compréhension me procure un plaisir cognitif. Est-ce le cas dans ce spectacle ? Puis-je comprendre ? En partie, seulement...
    Dans un interview à propos de son film "L’écume des jours", Michel Gondry dit : "Je trouve très stimulant pour le spectateur et pour moi, d’indiquer la recette plutôt que de la cacher". Dans "Hors champs", certains éléments très intéressants de la "recette" sont dévoilés aux spectateurs : la présence du caméraman filmant la scène en cours, qui est projetée simultanément ; ou le passage des acteurs-danseurs dans l’envers du décor, où ils continuent à être filmés. Cependant, très vite, le spectateur perd pied et se trouve devant un chaos (comme dit Bébert). Tout se mélange : passé et présent, ici et ailleurs, souvenir, rêve et réalité. Même les acteurs se confondent. Il y a un fil narratif, que le spectateur peut suivre s’il est attentif aux indices (notamment une boîte contenant des photos, qui sont projetées à l’écran). L’ambiance de ce récit est lourde. Ce spectacle est réussi, sans doute, il a atteint son objectif de provoquer de l’hallucination. Le résultat est qu’on en sort nerveux, confus, épuisé ; et non pas émerveillé, ni heureux, ni enrichi d’une pensée nouvelle.

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  • Hors-Champ

    Le 24 avril 2013 à 11:14 par bebert

    Voilà
    un spectacle peu commun. Mélange de médias (cinéma, danse,
    théâtre), de genre (thriller, amour, passion, violence). Technique
    impressionnante qui brouille tous les repères. Est-on devant un film
    ou est-ce filmé au moment même où l’action se déroule devant nos
    yeux ? Est-on dans le réel, le rêve, la fiction ? Musique
    angoissante, gros plan sur les acteurs aux visages patibulaires,
    exprimant l’inquiétude, la peur. Couleurs glauques, décors
    modernes avec espaces impersonnels. Scènes d’interrogatoires, de
    guerre, d’attentats. Personnages qui tentent de fuir la menace de
    leurs fantasmes, de leur passé. Plagiats de scènes de films
    d’espionnage ou de films coréens. Ambiance des films d’Antonioni.
    Intrusion dans la vie privée d’images qui dévoilent et révèlent …
    mais quoi ? Et c’est bien là le problème. Toute notre énergie
    de spectateur se perd à essayer de comprendre. On cherche à
    construire un sens avec des éléments qui à chaque fois nous
    échappent un peu plus. On sort de là hagards, sonnés, mal à
    l’aise, la tête pleine d’images faussées, de personnages
    mystérieux, horribles, d’un univers dangereux. Est-ce là le rôle
    de l’activité artistique, ajouter du chaos au chaos ? Non, je
    préfère les spectacles qui apportent un peu d’émotion, de sens à
    la réalité. Qui m’aident finalement à mieux vivre, et je n’ai pas
    aimé être « hors-champ » !

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  • Hors-Champ

    Le 27 avril 2013 à 11:24 par Alexei

    J’ai beaucoup apprécié la prouesse technique qui consiste à donner au sentiment que les acteurs sortent du film. C’est sans doute cela nous assistons à une production cinématographique. Par contre, je reste sceptique quant à savoir si les danseurs sont filmés en temps réels puisque j’ai cru constater quelques légères désynchronisations de l’image par rapport à ce qui était jouer. Tout n’était pas reproduit non plus.

    Après, j’avoue ne pas avoir chercher un sens particulier. 

    Donc à voir pour l’aspect technique pour ceux qui souhaitent.

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  • Hors-Champ

    Le 9 mai 2013 à 12:22 par schoumaker

    Par la magie de ce spectacle,nous sommes bousculés !Tout va vite !Ou faut il regarder ?Que se passe t-il sur scène et "Hors Champs".Amour ,haine,intrrogatoires musclés !Et pourtant c’est ce que nous regardons tous les jours au journal télévisé sans sourciller !
    Original,créatif,tant les décors que la chorégraphie que les danseurs que l’éclairage que la musique nous interpellent ! Très belle création où le son ,le cinéma ,la danse le théatre l’eclairage se fondent en un tout cohérent !

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  • Hors-Champ

    Le 9 mai 2013 à 12:30 par adrian

    Spectacle deroutant a depart, tres bon jeu des acteurs, melanger la 2D et la 3D il faut l’oser même si l’on a avantage a avoir un stabisme divergeant pour tout suivre. Hormis cela j’ai aimé.

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Vendredi 26 avril 2013, par Karolina Svobodova

Michèle Noiret entrouvre la porte de l’imaginaire

A moyen de la danse et du cinéma, Michèle Noiret invite les spectateurs à faire l’expérience du hors-champ. Aidée de ses complices, la chorégraphe fournit les images, les mouvements, le son et les abandonne à notre imagination.

Depuis un certain nombre d’années, les écrans sont présents en masse sur les scènes de théâtre. Utilisés comme panneaux peints du théâtre à l’ancienne, ils servent à figurer des décors. Plus abstraits, ils aident à créer des ambiances. Enfin, quand ils ne servent pas de joujoux technologiques aux metteurs en scène pris par la folie des grandeurs, on remarque que c’est principalement pour explorer l’intime que ces derniers sont aujourd’hui mobilisés. Les écrans démultiplient, agrandissent, donnent à voir ce qui risquait de passer inaperçu. Mais lorsque Michèle Noiret installe un grand écran sur scène, c’est le cinéma qu’elle fait entrer au théâtre. Avec Hors-champ, elle explore les possibilités du cinéma pour la danse. Sur quels modes peuvent se rencontrer ces deux disciplines ? Quelles possibilités l’une ouvre-t-elle pour l’autre ? Son talent permettra d’éviter une réduction utilitariste de l’un de ces médias à l’autre, comme c’est malheureusement trop souvent le cas dans les démarches dites transdisciplinaires.
Au moyen des images filmées, l’espace est démultiplié : nous voyons à la fois l’envers et l’endroit des décors. La scène elle-même est en perpétuelle transformation : tantôt nous sommes sur un plateau de tournage avec ses artifices pour figurer des lieux divers, tantôt nous pénétrons à l’intérieur de ces lieux. La caméra permet à la chorégraphe d’exploiter les différentes facettes de l’image qu’elle décompose et recompose, créant ainsi une narration éclatée et hallucinatoire. Entre fiction et réalité, corps présents et corps filmés, événements et fantasmes, le spectateur perd ses repères. Comme dans les films de Lynch, les images créées par Noiret sont des stimulateurs pour l’imagination créatrice du spectateur. Elle lui fournit des ambiances, des ébauches de récits aux liens de causalité déconstruits. A lui de tenter de les démêler si l’envie lui vient de mettre de sens dans tout ça. Mais il peut aussi décider de tomber dans le piège de ce spectacle à la logique hallucinée, proche de celle du rêve…ou du cauchemar. Accepter de ne pas comprendre, entrer dans l’espace sonore créé par Todor Todoroff pour suivre ces personnages qui se racontent au moyen de leurs corps.

C’est la voie que j’ai choisie. Je n’ai pas compris tout le spectacle, loin de là. Je me suis laissée aller à la jouissance du jeu des formes et des images, je me suis perdue dans ces décors réalistes à l’esthétique soignée. J’en suis sortie plutôt indemne, un peu déboussolée, ravie surtout.

Karolina Svobodova

Théâtre National Wallonie-Bruxelles