Vendredi 26 septembre 2008

Hommage aux "Pères"

Pères de famille, pères spirituels, pères de la nation se côtoient dans les photographies de Taysir Batniji présentées au Jacques Franck dans le cadre du festival Masarat / Palestine 2008.

Sur les murs des échoppes gazaouites, sont accrochés, tels de petits autels, des cadres à la mémoire du père, des "Pères" , présences bienveillantes garantes de valeurs et d’identité.

Pères de famille, pères spirituels, pères de la nation se côtoient dans les photographies de Taysir Batniji présentées au Jacques Franck dans le cadre du festival Masarat / Palestine 2008.

Sur les murs des échoppes gazaouites, sont accrochés, tels de petits autels, des cadres à la mémoire du père, des "Pères" , présences bienveillantes garantes de valeurs et d’identité.

Les photos cadrent des pans de murs intérieurs de différents magasins où apparaissent les portraits des pères ; à chaque lieu, ses couleurs et son histoire. Les propriétaires, toujours absents, nous laissent des indices de leur quotidien ; l’un est vendeur de poulet, un autre quincaillier, un tel est plus prospère, un autre très ordonné… À travers les visages des pères, ce sont les fils que nous regardons, ces fils qui vivent ici et maintenant, dans le Gaza d’aujourd’hui.

On s’aperçoit que certains éléments reviennent d’une photo à l’autre ; l’anarchie des câbles électriques, les néons, des extraits du Coran, les inscriptions sur les murs. On se plait à imaginer l’ambiance générale du quartier, de la ville. Après un certain temps d’observation, les pistes se brouillent et les mêmes indices paraissent porteurs d’une signification cachée.

Sommes-nous face à des allégories de la mort, de la fatalité ?
Ces divagations sont d’autant plus étonnantes que les lieux photographiés sont des espaces commerciaux. Il est amusant de constater que ceux-ci n’ont rien à voir avec nos temples sans âme de la consommation. En poussant un peu plus loin cette idée, on pourrait se demander si notre monde de consommation n’a pas un lien caché avec l’amnésie.

Cinq vidéos sont diffusées en parallèle, séries de clichés autour des thèmes du passage, de l’attente, du quotidien...

Une exposition à aller voir le plus vite possible. Reste à espérer que tous les postes de télévisions fonctionnent et que la radio de l’accueil du Centre Culturel Jacques Franck ne soit pas allumée.