Hommage à Giacinto Scelsi (1905-1988)

Musique classique, opéra | Le Senghor - Centre Culturel d’Etterbeek

Dates
Jeudi 20 novembre 2008
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Hommage à Giacinto Scelsi (1905-1988)

Aristocrate italien vivant dans une confortable aisance, excentrique, cultivé, Scelsi mena son travail selon son désir, sans se soucier de l’incompréhension que son oeuvre rencontra la plus grande partie de sa vie.

Sa musique est rarement jouée ; il faut attendre l’intérêt de jeunes compositeurs français (Murail, Grisey, Lévinas) dans les années 70 et les « Ferienkurse für Neue Musik » de Darmstadt en 1982 pour qu’elle soit enfin reconnue. Les œuvres marquantes sont postérieures à 1950.
Après plusieurs années d’internement en hôpital psychiatrique, il se détourne alors des techniques dodécaphoniques et se concentre sur la texture du son.

L’altiste Vincent Royer et la violoncelliste Séverine Ballon lui rendent hommage avec des pièces pour instruments solistes et duos de cette période. Quelques poèmes (que Scelsi a écrits en français) dits par Sacha Kremmer s’intégreront au programme. Poésie et son constituent cet espace illimité qui nous unit à l’univers. Imprégné de culture orientale, Scelsi se voulait avant tout un messager, "un facteur" s’amusait-il à dire, le médium par lequel passent des messages en provenance d’une réalité transcendantale.

à 20h30

Info & réservations : du lundi au vendredi de 9h à 17h30
02 230 31 40
espace.senghor@chello.be
www.senghor.be

8€ , 7€ (carte : jeune, senior, chômeur), 7€ (prévente)

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Jeudi 20 novembre 2008, par Xavier Campion

L’alchimiste du sonore

Ecouter Scelsi, c’est entrer dans l’intimité du phénomène sonore, y pénétrer plus précisément et plus charnellement qu’à l’écoute d’autres musiques instrumentales. Scelsi, l’alchimiste du sonore, manie les timbres avec une telle précision et une telle dévotion que l’on réalise avec bonheur que la musique est parfois ailleurs que là où on l’entend communément. Elle se situe au-delà des notes sur une portée agencées selon des règles de syntaxe plus ou moins précise, dans le but plus ou moins avoué de susciter, avec plus ou moins d’univocité, tel ou tel sentiment.

Ecouter Scelsi c’est accepter que la musique n’a pas besoin d’être entendue avec autre chose que ses oreilles pour exister. Aussi faut-il accepter de se perdre, de laisser son intuition vagabonder puis son attention reprendre le dessus. Il y a dans la musiques de Scelsi quelque chose d’indicible et de hautement spirituel, quelque chose de forcément philosophique aussi à travers la métaphysique du timbre, mais toujours comme ça, mine de rien. La musique de Scelsi ne titille pas ouvertement l’intellect, mais de l’écoute de ces pièces on ressort intimement transformé, c’est à dire que notre idée de la musique n’est plus pareille, peut-être est-elle plus complète. L’auditeur pourra s’il le désire tenter de s’expliquer en quoi cette transformation s’est opérée, mais libre à lui de laisser le mystère pur sans en pervertir l’essence, car la musique de Scelsi ne prend personne en otage. Cette musique ce ne sont que des sons, juste des sons.

Le programme que nous propose le Senghor est centré autour de pièces pour cordes du compositeur est c’est tant mieux, sa musique est certainement d’autant plus forte qu’elle est écrite pour des instruments capables de faire entendre toutes les hauteurs intermédiaires qui se trouvent dans l’espace que laisse inexploré les instruments aux notes fixées mécaniquement. Aussi la musique pourra osciller autour d’une note, chercher le point de mise en phase de deux hauteurs, glisser du grave a l’aigu dans un continuum, et bien d’autres choses encore ...

Chronique de Joachim Glaude

Le Senghor - Centre Culturel d’Etterbeek