Mercredi 20 octobre 2010, par Catherine Sokolowski

Histoires "d’infinie-ressource-et-sagacité"

Amateurs de contes étiologiques, "Les histoires comme ça" sont incontournables.
Le spectacle s’adresse principalement aux enfants mais conquerra aussi les adultes désireux d’entrer dans la poésie animalière de Rudyard Kipling. Comique de situation, comique de répétition et réparties sur le mode de l’absurde font partie du code de l’auteur britannique et sont habilement maîtrisés par Bernard Cogniaux, seul en scène dans cette pièce dirigée par Marie-Paule Kumps.

De la baleine au kangourou en passant entre autres par l’éléphant, l’auteur nous décrit la transformation des animaux vers leur apparence actuelle. Au départ, le rhinocéros n’avait aucun pli, il était toujours tiré à quatre épingles, mais il dû déboutonner sa peau et quand il la remit, des poussières vinrent s’intercaler. Il n’arrêta plus de se gratter. D’où le manque de tenue de la peau du rhinocéros contemporain.

Bernard Cogniaux laisse exploser son talent, changeant continuellement d’accent, de position et d’expression. A la fois chanteur et pianiste, ses récits sont agréablement entrecoupés d’intermèdes musicaux et de commentaires malicieux sur les illustrations de l’auteur. Côté contre, certains pourraient évoquer une certaine obsolescence des textes contés en l’état ou la pauvreté du décor constitué de quelques cartons bruns.

Laissons-nous rêver le temps d’une soirée, laissons-nous baigner dans une atmosphère charmante et désuète, laissons-nous offrir un morceau de cake à l’odeur alléchante préparé pendant le spectacle, et oublions un instant la modernité et l’éternelle soif de renouveau de la société contemporaine.