Hedda

Bruxelles | Théâtre | Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Dates
Du 5 au 8 octobre 2022
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre National Wallonie-Bruxelles
Boulevard Emile Jacqmain, 111 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatrenational.be
info@theatrenational.be
+32 2 203 41 55

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Hedda

Hedda, portrait pluriel de femmes, nous immerge dans les derniers jours de répétition d’Hedda Gabler. Une metteuse en scène est aux prises avec l’œuvre d’Ibsen. Son travail est ponctué par l’affleurement, progressivement obnubilant, de souvenirs de sa sœur, disparue des années auparavant. Nous parcourons ce chemin inattendu, vertigineux, avec elle jusqu’à l’éclosion de son spectacle.

Aurore Fattier s’empare du classique d’Ibsen et en propose une transposition contemporaine doublée d’une mise en abyme de l’œuvre. Sa création s’impose en machine à visions affûtées, nous faisant regarder de plus près les nœuds mystérieux qui existent entre l’indicible et l’existence incarnée. D’un côté, sorte de making of aux allures de polar fantastique où l’on suit les remous du processus de création dans les coulisses du théâtre. De l’autre, une pure fiction, la représentation de pans entiers d’Hedda Gabler mis en scène et interprétés par le personnage de Laure entouré d’acteur·ices en costumes, dans le décor de la pièce, le salon de musique.

Entre structure en miroir, lecture contemporaine et esthétique historique de la pièce, Aurore Fattier donne à voir, en confrontant cette histoire à ce qui pourrait être un fait divers contemporain – la disparition d’une jeune actrice et ses répercussions sur ses proches –, toute la différence qui existe entre la violence que subissent les femmes dans le monde réel et la façon dont elle a été idéalisée à travers les monuments culturels érigés par nos pères fondateurs.

Production Théâtre de Liège

Coproduction Théâtre National Wallonie-Bruxelles

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1 Message

  • Hedda

    Le 21 septembre 2022 à 09:53 par meve

    "Hedda" raconte les quelques jours avant une première de la représentation du classique (presque) éponyme d’Ibsen. Le jeu des acteurs est tout bonnement époustouflant. La mise en abyme est habilement menée et bien soulignée par une mise en scène moderne, vivante et dynamique. Les dialogues sont incisifs et particulièrement bien écrits. L’histoire m’a un peu moins emportée. Certaines digressions m’ont moins intéressée et j’aurais aimé en savoir davantage sur le destin de certains protagonistes. C’est, bien entendu, une question de goût et "Hedda" reste une pièce à voir.

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Lundi 10 octobre 2022, par Léa Dedeurwaerder

Hedda

Mais qui est Hedda ? Suis-je Hedda, es-tu Hedda, sommes-nous Hedda ? Est-ce c’est mon histoire ou la tienne, celle de Laure ou de la metteuse en scène ?
Qu’est-ce que jouer faux, qu’est-ce qu’être une bonne comédienne ?
Peut-on jouer faux dans sa propre vie, dans son propre rôle ?

Hedda, c’est une mise en abime, c’est un miroir. C’est une pièce en train de se monter, dans ses derniers instants de répétition, mais c’est aussi un flot de question dissimulé dans un jeu d’acteur raffiné au sein d’une machinerie théâtrale-cinématogragraphique de grande ampleur, qui relève de la prouesse technique. Deux heures trente-cinq sans entracte et sans une seconde d’ennui. Passionnant, de la narration à la lucidité de la langue, du jeu d’acteur subtil et précis au travail de scénographie impressionnant mais si juste.

Le double décors (plateau de répétition et coulisse) nous mène tour à tour entre fiction et réalité, entre acajou et béton armé, de la modernité au classique. Le vacarme cède au silence - l’art c’est la lutte avec le démon nous dit-on.

Un désir de vie qui pue la tragédie, le fusil de Tchekhov qui annonce la fin et « tu feras attention il est chargé, et ce ne sont pas des balles à blanc », cependant, la représentation théâtrale s’arrête fatalement devant la mort, comme nous l’annonce le personnage de Laure, la menteuse en scène. Nous cherchons à comprendre le seuil. Être sur le rebord et contempler le vide.

On étouffe avec Hedda, on étouffe avec Laure, on étouffe avec toutes ces femmes, celles de 1890 et celle de la modernité. Pas de place pour le vulgaire, le ridicule, place au vacarme et à l’odeur de la poudre.

La bande originale, composée comme celle d’un thriller moderne, nous accompagne à des crêtes émotionnelles et pourtant, Aurore Fattier, loin d’utilisé des procédé théâtraux classique, nous emmène toujours dans l’inattendu, dans le surprenant, dans l’étrange.

La mise en scène de l’angoisse est renversante et nous emmène avec elle dans le bateau ivre de la folie, les plans cinématographiques tantôt fixe, tantôt mouvant, nous amènent d’une réalité à une autre, et, se rapprochant des regards qui se perdent, pénètre toujours plus dans l’intime de l’acteurice-personnage.

Tout simplement grandiose.

Léa Dedeurwaerder

Théâtre National Wallonie-Bruxelles