Entre analyse fine de l’actualité politico-sociale et jeux de mots dignes de dîners de famille qui n’en finissent pas, il a tordu le cou à la langue, au spectateur, autant qu’ à lui-même.
Sur la scène du centre culturel d’Uccle, il nous a engagé dans une lutte de laquelle on revient toujours perdant…et ce n’est peut-être pas plus mal. De la façon la plus frontale qui soit, il nous a mis face à nos contradictions, nos doutes et nos peurs sur l’avenir. Des dichotomies, il en fait son aire de jeux.
Avec habilité et beaucoup de finesse, il a capté notre air du temps en l’invitant à se mettre en perspective ( voire à se réviser complètement). Les strates qu’ils mobilisent sont nombreuses, de l’extrême droite à la pop culture : tout est bon pour faire des blagues, tous les niveaux de langue constituent des fonds de commerce. Après tout, foutu pour foutu, mieux vaut en rire qu’en pleurer.
Haroun crée son rythme avec le spectateur, se nourrit de lui tout au long de la spectacle. Le public participe pleinement au montage et donne vie à un lieu de représentation intimiste et fluide où l’on n’est jamais seul, même avec soi-même. Finalement, un spectacle d’une grande créativité qui, au travers d’un regard critique acéré prouve que le réel peut parfois être plus fictionnel que la fiction elle-même, pour notre plus grand plaisir.
Le contrat est donc rempli : on a bien rigolé.