Nous assistons à l’entrée de quelques jeunes diplômés de l’European Business School sur le marché du travail. Interview, côté pile, avec le candidat, côté face, avec les managers. Suivi des débutants, "social events", culture d’entreprise, un novice deviendra pro à force d’y croire et de travailler, travailler, travailler, des heures, des jours, des nuits.
Par un décor sobre et efficace, notamment l’utilisation de mobilier à roulettes, par l’usage continu de la répétition, par le jeu parfois mécanique des acteurs, Françoise Bloch met en avant l’absence d’humanité de ce métier qui n’accepte pas de faille.
Paradoxalement, cette mise en scène fait sourire, particulièrement par une série d’arrêts sur image, assez peu communs au théâtre.
Un lavage de cerveau moderne, soft, acceptable (ou, en tout cas, accepté), mais un lavage quand même. L’une des consultantes dérape une ou deux fois en constatant par exemple l’absence de temps libre.
Mais la pièce se veut plus documentaire que critique, la mise en scène se fondant à l’univers qu’elle décrit par son aseptisation. En ce sens, on reste parfois un peu sur sa faim car il est difficile de rester insensible à cette apologie du travail, à cette glorification du progrès.
Mais n’est-ce pas finalement le but de la représentation, comme devait l’être l’objectif du documentaire dont elle est tirée (« Grow or go » de Marc Bauder) : provoquer la réflexion en restant proche de la réalité ?
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