Frank, le garçon boucher

Théâtre | Théâtre des Martyrs

Dates
Du 8 novembre au 8 décembre 2007
Horaires
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+32 2 223 32 08

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Frank, le garçon boucher

De Patrick McCabe
Mise en scène : Michael Delaunoy
Avec : Anne-Claire, Alain Eloy, Jean-Jacqui Boutet, Audrey D’Hulstère, Denis Lamontagne, Patrick Ouellet

Un chien aboie au loin. Une vague se fracasse contre des rochers. Le vent porte à nos oreilles un murmure. Du fond de sa solitude, Frank nous raconte sa jeunesse passée dans une petite ville d’Irlande du Nord, dans les années ’60. Son père, musicien raté et alcoolique. Sa mère dépressive. Son ami Joe, pour qui il éprouve une amitié exclusive. Les bandes dessinées qui nourrissent son imaginaire enfantin. Convoquant tour à tour, les démons qui ont causé sa perte, Frank égrène pour nous sa ballade irlandaise, mélancolique et cocasse, âpre et onirique, secrète et violente,... Un spectacle belgo-québecois qui nous entraîne (en chansons) dans l’univers d’un des plus grands écrivains irlandais d’aujourd’hui.

Du 8/11 au 8/12/2007 - les mardis à 19h, du mercredi au samedi à 20h15
Les dimanches 25/11 et 2/12 à 16h

Réservation : 02/ 223 32 08

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1 Message

  • Frank, le garçon boucher

    Le 14 novembre 2007 à 10:54 par indoboy

    S’il ne faut retenir qu’une chose de ce spectacle (mais ce serait un peu dommage), c’est l’excellence d’Alain Eloy, qui réalise une véritable performance d’acteur (à l’instar de ses camarades, l’importance du rôle en plus) : chant, danse, élucubrations cirquesques, cris, galipettes, jeu juste et prenant... Folie ! Folie et Douleur rendues à la perfection !
    Et l’investissement de l’acteur est à la mesure de la sueur perlant sur son front aux saluts : immense !

    Les accents québécquois (autre attrait du spectacle !) sont très amusants, mais vraiment pas exagérés : ils se devinent plutôt qu’ils s’entendent !

    Le décor, très pur, est génial : ces deux "cadres" représentent tout avec justesse et symbolisme.

    C’est un spectacle complet : chant, danse, cirque et jeu ; et les parties musicales sont assurées avec beaucoup de brio par la troupe : l’envie de taper du pied en cadence est irrésistible (mon voisin, fâcheux chahuteur, n’a d’ailleurs pu résister...) et les mélodies sont délicieusement entraînantes.

    Seul bémol : le texte, dur, longuet (1h40) et à la limite de l’absurde (mais de cet absurde qui se prend trop au sérieux, et devient assommant).

    Mais ne boudons pas notre plaisir : il s’agit tout de même là d’une très bonne pièce !

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Mardi 13 novembre 2007

Boucherie recommandée

Dès les premières minutes de ce spectacle mis en scène par Michaël Delaunoy, la pertinence du choix des jurys des prix du théâtre ne fait aucun doute. Ils ont en effet désigné Alain Eloy meilleur comédien de l’année. En réalité, il est imparable et totalement crédible dans ce rôle sautillant et faussement léger de « garçon boucher »… Assurant chacun plusieurs rôles, ses compagnons de jeu ne déméritent en rien, achevant de rendre vraie et vivante la pièce…

Ballade entre violence sourde et rêve de ciel orange dans l’univers misérable de Franck Brady, la pièce retrace le chemin parcouru par un jeune Irlandais sur le berceau duquel les fées ont assurément oublié de se pencher. Entre mère suicidaire et père alcoolo, le jeune Franck, "p’tit cochon", construit sa folie future… Déclic du drame, une amitié bafouée, détail « qui tue »…

Mais ce qui fait le génie de la mise en scène, c’est d’avoir ôté tout misérabilisme au sujet pour le plonger dans un univers à la fois onirique et abstrait, passant sans complexe d’ambiance de music-hall en face-à-face poignant…
Un mélange de style qui apporte sans conteste un je-ne-sais-quoi à un sujet bouleversant de simplicité, d’une universalité poignante.

Ce conte des hasards et épreuves de la vie comme catalyseurs de la folie meurtrière est porté par des comédiens aussi incroyables les uns que les autres. Les corps sont agiles, les voix sont belles et pleines, les moments dansés assumés avec exactitude. Mention par ailleurs toute particulière à Audrey D’Hulstère, tour à tour austère ou drôlatique, mère pincée de l’ami adoré ou comère de village.
La scénographie simplissime, telle un montage en boîtes de carton, évoque par de simples changements d’axe, soit l’exiguïte d’une cellule en hôpital psychiatrique, soit le portail imposant d’une maison, soit l’intérieur minuscule de la maison des Brady.
L’alternance des tableaux du texte, entre chants, danses et récit, est assurée tout en fluidité et c’est avec une attention émue que l’on suit ce récit animé.
Mention plus que très bien donc pour cette complicité belgo-québecquoise qui donne envie de goûter encore aux charmes des mixités théâtrales…

Théâtre des Martyrs