Trois histoires se suivent, brèves mais captivantes du début à la fin : "Kliki", "Rubby rubbish" et "Irregular". Elles racontent les douleurs et les combats qui parcourent nos vies. Tenus de mains de maitres, les objets et les marionnettes s’animent et procèdent à leur danse.
A chaque histoire, son décor. Sur un plateau tournant, les tableaux se succèdent. Le premier laisse apparaître un salon baigné d’un calme dans lequel évoluent petites voitures, insectes et playmobils. Le récit se concentre autour d’un petit garçon solitaire qui ne parvient pas à suivre le rythme que lui impose l’école. Mais à la maison, caché dans le meuble Pick up du salon, il devient le « monarque de sa cité de plastique » faite de jouets qui s’animent sur le plateau dans un beau mouvement de ballet.
Le second tableau retrace l’histoire d’une jeune mariée délaissée qui part à la recherche des souvenirs de sa vie passée. Alternant plans larges et plans rapprochés, les deux comédiens revêtent successivement le rôle de spectateur et d’acteur de la narration. Ils nous font revivre le fil fragile d’un couple au travers des épreuves et des saisons qu’il a traversées.
Le troisième tableau, puissant malgré sa légèreté apparente, relate avec beaucoup d’efficacité le récit d’un lapin en peluche nommé « doudou », clandestin recalé à la douane pour non-conformité. Ce dernier très beau volet est empreint d’une volonté de revendiquer le droit à la différence et de nous faire aborder le thème de l’exclusion.
Tout est dans ce spectacle : la poésie, la beauté, la douceur, le message, l’humour, le choix exemplaire des musiques et des lumières, la parfaite maîtrise des deux comédiens, tout de noir vétus, qui parviennent à donner vie à ces objets en nous laissant, parfois, jusqu’à oublier les doigts qui manipulent ces derniers. Tout s’anime et prend vie, comme par magie, grâce à notre imagination. Un véritable moment de plaisir et de rêve.
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