Five easy pieces

Bruxelles | Théâtre | Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Dates
Du 23 au 25 février 2018
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre National Wallonie-Bruxelles
Boulevard Emile Jacqmain, 111 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatrenational.be
info@theatrenational.be
+32 2 203 41 55

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Five easy pieces

La scène est transformée en studio où se tourne en direct et à vue une reconstitution documentaire de l’affaire Dutroux.

C’est un éducateur ambigu, un peu trouble, qui procède au casting des enfants flamands choisis pour interpréter tous les personnages du dossier – victimes, parents, policiers et autres acteurs liés au contexte.

Après les avoir interrogés sur leurs goûts et leur identité, c’est également lui qui va les initier au jeu et les diriger devant la caméra tout au long de la représentation. De l’enfance de l’assassin au Burundi, en pleine crise congolaise, aux obsèques de la dernière victime, au-delà de l’anecdote criminelle, c’est toute l’histoire de la Belgique depuis les années 60 qu’interroge le metteur en scène suisse Milo Rau, spécialiste des enquêtes théâtrales épineuses et sulfureuses.

Loin d’être effrayé par la gravité du matériau, et tout en la respectant, le spectacle et ses interprètes en herbe ne s’interdisent ni les nécessaires respirations comiques, ni quelques joyeux intermèdes musicaux.

[PRESSE]

La critique de Christian Jade / RTBF, 10 janvier 2018 - "Un chef d’œuvre, repris au National ****"
LM magazine, janvier 2018 - "Dans l’antre du mal"
LM magazine, janvier 2018 - Interview de Milo Rau
Talk magazine, hiver 2017 - Interview de Milo Rau
L’info culturelle Musiq’3, 19 janvier 2018

[BACKSTAGE]

Portrait de Milo Rau
"With Five Easy Pieces, the IIPM (International Institute of Political Murder) subjects its aesthetic appreciation of realism and brutality to a theatre study."
Milo Rau about the background to Five Easy Pieces

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1 Message

  • Five easy pieces

    Le 31 janvier 2018 à 13:48 par eruwet

    Voici une expérience théâtrale assez étrange et qui sort des sentiers battus. On assiste à la fois à la création et à la représentation de saynètes sur l’affaire Dutroux jouées par des enfants. Qui sont, pour être tout à fait honnête BLUFFANT !! Chapeau donc pour cette prise de risque et cette performance à découvrir !

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Mardi 27 février 2018, par Catherine Sokolowski

Les émotions au centre de l’attention

Sept enfants, âgés de 9 à 14 ans, proposent une reconstitution de l’affaire Dutroux, dirigés et filmés par un étrange éducateur. Autour du fait divers, il y a donc l’histoire de cette mise en scène, l’interaction entre cet homme et ces jeunes enfants mais il y a aussi le contexte, la Belgique de 1960 à nos jours, bouleversée par cette sordide affaire et par les dysfonctionnements notoires qui l’ont marquée. Milo Rau, brillant metteur en scène suisse, s’appuie, comme à son habitude, sur un fait divers pour analyser des émotions, celles de ces enfants d’abord mais aussi celles de toute la Belgique au moment des faits. Du théâtre audacieux et engagé.

Créée en mai 2016 en collaboration avec le centre d’art gantois CAMPO, « Five easy pieces » est une pièce hors du commun et ce, à plus d’un titre.

D’abord parce que ce spectacle, qui met en scène l’affaire Dutroux, prend ancrage dans un contexte plus large, celui de la Belgique de la fin des années 1960, marquée par la décolonisation du Congo et l’assassinat de Patrice Lumumba. L’analyse politique commence avec la culpabilité de la Belgique au Congo et continue en filigrane durant tout le spectacle, notamment par l’évocation des dysfonctionnements ou par le rappel des lieux (Flandre, Wallonie, Charleroi…) et de ce qu’ils évoquent.

Ensuite il y a une sorte de mise en abyme : le spectacle est l’élaboration du spectacle (restitution de l’affaire du Dutroux). Ce choix permet d’insérer des dialogues autour du sujet principal, échanges teintés d’humour, réflexions plus philosophiques et conseils autour des rôles à jouer. Il n’y a pratiquement pas de dialogues sur l’affaire elle-même, ce qui est un choix judicieux, une petite fille faisant cependant sobrement remarquer qu’elle aurait aimé changer l’histoire mais que ce n’est pas possible puisque cette histoire a déjà eu lieu.

Enfin et surtout, les personnages sont incarnés par des enfants âgés de 9 à 14 ans. Ce choix est évidemment très audacieux. Vu le thème abordé (la pédophilie), le spectateur devient-il voyeur ? Au-delà du simple fait de jouer, quel est l’impact que peut avoir la reconstitution d’un tel fait divers sur ces jeunes adolescents ? Ont-ils le recul nécessaire pour se mettre dans la peau des protagonistes ? En particulier, la lecture des lettres de Sabine Dardenne par Blanche, une petite fille de 10 ans (Rachel Dedain), est glaçante. Curieusement (ou pas), ces acteurs en herbe remplissent leur contrat haut la main, simples et touchants, ils sont extraordinaires et captent l’attention du public du début à la fin.

Spécialisé dans l’adaptation théâtrale de faits divers contemporains, Milo Rau a donc une nouvelle fois réussi son pari. Difficile de ne pas être secoué par cette création, qui rappelle l’ampleur du drame vécu par les victimes tout en proposant une réflexion sur l’impact de ce drame. Un grand bravo aussi à ces jeunes artistes (acteurs, musicien, danseur et chanteuse…) qui ont su trouver le ton juste sans oublier de se comporter comme les enfants qu’ils sont entre les « five easy pieces » (découpe de l’affaire Dutroux en 5 monologues filmés). Dérangeant pour certains, remarquable pour d’autres, le spectacle ne laissera personne indifférent.

Théâtre National Wallonie-Bruxelles