FROZEN

Bruxelles | Théâtre | Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Dates
Du 7 au 17 mars 2017
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre National
boulevard Emile Jacqmain, 111 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatrenational.be
info@theatrenational.be
+32 2 203 41 55

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FROZEN

Après la forme courte créée au Festival XS, la Compagnie 3637 propose la forme longue de Frozen. Marta et Angus sont deux employés de bureau ordinaires. C’est la pause de midi. Ils déjeunent à la cantine d’entreprise lorsque soudain, Marta ouvre le frigo et découvre, terrorisée, un cœur pulsant et sanguinolent. Que faire de cet organe vivant ? Les deux collègues sont divisés. Et la tension de monter crescendo autour de ce cœur battant qui, tout au long d’une histoire en apparence insensée, va servir de fil rouge à un spectacle palpitant qui nous plonge dans l’humanité brute et entière.
Avec une question quasi existentielle que la Compagnie 3637 pose de manière incisive : comment, dans un monde de plus en plus déshumanisé, l’homme est-il encore capable de vivre aux côtés de ses semblables ?
Frozen est un théâtre écrit où la parole est limitée, extrêmement visuel et narratif, avec un rythme soutenu, des images fortes. Cette pièce sollicite en permanence le regard actif du spectateur, stimule son esprit critique et l’oblige à disséquer cette histoire improbable qui se déroule sous ses yeux.
C’est un spectacle où l’humour, absurde et mécanique, jaillit entre les lignes. Marta et Angus vont passer de la lutte acharnée au sexe vite consommé, de la violence au silence, de la sauvagerie à l’angoisse. Dans un captivant huis-clos, les deux protagonistes nous parlent sans cesse de la condition humaine –
cet homme tour à tour bestial, solidaire, égoïste, intime et impudique.
Entre quelques pas de danse, des chaises qui volent, des corps en mouvement et bien d’autres surprises, Frozen nous offre ainsi une histoire hyperréaliste faite de chair et de sang. Une histoire vivante et fascinante à souhait.

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1 Message

  • FROZEN

    Le 13 mars 2017 à 09:47 par alec

    Je vous recommande la pièce de tout cœur, mais je la déconseille quand même aux âmes sensibles. La métaphore filée du cœur est poignante et le rendu est hyperréaliste. Effet garanti !

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Lundi 13 mars 2017, par Catherine Sokolowski

Au cœur des rapports humains

“Frozen” invite le spectateur dans le huis clos d’une cafétéria aseptisée. Salades et pommes au menu, musique répétitive, froideur des milieux professionnels d’un 21ième siècle propre et déshumanisé. Car c’est de cela qu’il s’agit, l’humanité est au centre de ce spectacle atypique, pantomime qui oppose le cœur, la chair, et donc la fragilité, aux normes individualistes considérées comme la panacée du bonheur moderne. Deux êtres se rencontrent malgré eux, obligés de tenir compte de l’autre et même de collaborer pour survivre. Un retour aux valeurs essentielles dans un silence bavard dont on sort marqué. Un défi parfaitement réussi.

Le décor mélange les tons gris, beiges, blancs et verts (pour la salade et les pommes en tout cas). La femme est vêtue d’un tailleur sobre, l’homme aussi. Ils sont assortis, blonds et beaux. Ils pourraient s’entendre, être frère et sœur ou former un couple. Mais instinctivement, ils sont réticents. L’homme ne fait absolument pas attention à sa collègue, elle n’existe pas. Elle semble plus réceptive et capte cette hostilité. Ils mangent. Tout cela prend beaucoup de temps et c’est merveilleux. Merveilleux qu’un public, même jeune, puisse regarder et apprécier cette scène muette et presque figée alors que tout au dehors n’est qu’activité, bruits, mouvements et compétition.

Un son inattendu fait son apparition. On pourrait l’apparenter à des battements de cœur sauf que cette idée est complètement saugrenue dans le contexte de cette cafétéria. Cela ne peut pas être cela. La femme s’approche de l’origine du bruit, comme prévu, plus réceptive. Elle découvre un tas de chair sanguinolent agité de pulsions régulières. Prise d’une peur instinctive, elle s’écarte. L’homme veut se débarrasser de la chose, la jeter pour mieux l’oublier. A partir de là, leurs relations évoluent.

Captivant, presque hypnotique, “Frozen” requiert une attention continue. En l’absence de mots, le spectateur doit se reposer entièrement sur ses yeux et son imagination. Dès lors, impossible de jeter un coup d’œil sur un smartphone ou d’être distrait. Le suspense est total. Brillamment interprété par Sophie Linsmaux et Aurelio Mergola (également concepteurs), “Frozen” est un choix audacieux, une incursion en terre inconnue (ou oubliée à tout le moins). Une métaphore sur la société du 21ième siècle, sur les relations humaines et les valeurs contemporaines, qui interpelle d’abord, qui séduit ensuite. Esthétique, original, utile et teinté d’humour, “Frozen” est bouleversant.

Théâtre National Wallonie-Bruxelles