Quelques voiles suggèrent un arbre blanc, comme déguisé en infirmier : un arbre d’asile. Derrière, un orchestre jazzy propose quelques morceaux de musique entre les actes. Devant, deux bancs. Le décor est planté, les bancs se métamorphosant au gré du récit.
La jeune femme découvre cet autre pensionnaire et, très vite, s’en éprend. Sa maladie à elle serait d’aimer trop et trop vite. Lui tente de résister, c’est qu’il est là pour ça, lui, apprendre à résister aux femmes. Les actes défilent, courts, révélant la personnalité tourmentée des personnages. Les séjours se succèdent et le couple se retrouve, échoué dans un monde parallèle aseptisé. Pourront-ils être heureux, pourront-ils s’apprivoiser ?
Un rythme soutenu, un texte intelligent, des comédiens motivés, autant d’ingrédients qui assurent une heure de théâtre divertissant. La pièce a été écrite pour Mélanie Laurent mais Tania Gabarski endosse ce rôle de schizophrène avec brio. Cette autre vision des relations dans un asile reposant sur l’improbable rencontre entre un pervers narcissique et une nymphomane mythomane ne nous fera pas perdre la tête mais certainement passer une agréable soirée.