Elektra - Richard Strauss

Musique classique, opéra | La Monnaie

Dates
Du 19 janvier au 4 février 2010
Horaires
Tableau des horaires

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Elektra - Richard Strauss

Pour le livret decette œuvre majeure dans l’histoire de l’opéra du XXesiècle, le poète Hugovon Hofmannsthal a développé une dramaturgiequi, tout ens’inspirant de la tragédie d’Euripide, se focalise sur lavolontéobsessionnelle de vengeance d’Électre après le meurtre de sonpère Agamemnon parClytemnestre, sa mère. La relation que l’héroïneentretient aveccelle-ci, tout comme la fascination qu’elle éprouve pourson père mort,témoignent d’une lecture des premiers écrits de SigmundFreud. Une seule idéeanime Électre : le matricide. En un acte unique,les tensionspsychologiques extrêmes, l’exploration des abîmes de l’âmehumaine s’ytraduisent par un style musical à la limite de la tonalité.Guy Joosten revient àla Monnaie et s’empare d’une oeuvre incandescenteet douloureuse quifinit dans une extase sanguinaire.

Direction musicale Lothar Koenigs
Mise en scène Guy Joosten

Décors et costumes Patrick Kinmonth ÉclairagesManfred Voss

Elektra Evelyn Herlitzius / Nadine Secunde* Chrysothemis Eva-Maria Westbroek / Annalena Persson°Klyt&a uml ;mnestra Doris Soffel / Natascha Petrinsky° Orest GerdGrochowski Ägisth Donald KaaschErste Magd Graciela Araya Zweite Magd / Vertraute MireilleCapelle Dritte Magd Carole WilsonVierte Magd / Schleppträgerin Lisa Houben Fünfte Magd AnnaGabler Die Aufseherin Renate BehleEin junger Diener AlexandreKravets Der Pfleger des Orest Franz Mazura

Orchestre symphoniqueet choeurs de la Monnaie

19, 21°*, 22, 26,27°* & 29 Janvier 2010 20:00
2 & 4* Février2010 20:00
24°* & 31°*Janvier 2010 15:00
La Monnaie

10 - 104 €

Info & tickets 070 23 39 39 www.lamonnaie.be{{

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1 Message

  • Elektra - Richard Strauss

    Le 21 janvier 2010 à 02:59 par Robert

    Elektra, qualifié d’opéra violent, à la sonorité parfois excessive pour certain, est pour moi formidable au niveau musical. Chapeau au rôle titre qui interprète superbement bien son rôle. D’autres rôles sont moins convainquant, mais il n’y a personne de véritablement mauvais. Un bon début donc. Ce que je déplore malheureusement, c’est cette manie d’imprimer au décor cette touche pseudo militaire, cette sorte de prison de femme dans un décor déprimant. On me répond : C’est dans l’air du temps. Il me semble que cet "air du temps" est fort long. Cet opéra n’a pas besoin d’un décor dur, l’histoire suffit. Peut être qu’un décor romantique aurait appuyé plus la dureté du propos ? Dans l’ensemble, un bon opéra donc, mais j’attends toujours plus de la Monnaie.

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Vendredi 29 janvier 2010, par Xavier Campion

Trois voix d’or et un orchestre en état de grâce

La Monnaie a centré sa saison, en grande partie, sur la tragédie grecque et en particulier sur le mythe des Atrides. Après les deux Iphigénie de Gluck (en Aulide et en Tauride), en décembre, voici une œuvre maîtresse du début du XXè siècle : Elektra, de Richard Strauss. Sans doute avec Salomé, composée deux ans plus tôt, l’opéra le plus riche de Strauss par l’intensité musicale et la traduction du drame intime.

Richard Strauss, la quarantaine épanouie, est riche d’une influence wagnérienne longuement mûrie par quelques magistraux poèmes symphoniques (Don Juan, Don Quichotte, Ainsi parlait Zarathoustra…) où il a appris à « raconter » des histoires par la seule intensité des contrastes musicaux, et à peaufiner tous les registres et toutes les couleurs de l’orchestre (sans oublier les fameux leitmotiv wagnériens dont il se joue).

La force première est donc dans l’orchestre, capable de rendre des climats harmonieux ou terriblement dissonants, flirtant avec les concepts d’atonalité, amplifiés et théorisés par Schoenberg quelques années plus tard. Le chef d’orchestre Lothar Koenings transcende un orchestre de la Monnaie au sommet de son expressivité dans une partition d’1h45 sans interruption.

Cette force est ensuite dans un « cadeau empoisonné » pour trois grandes voix féminines : Elektra, la fille qui veut venger le meurtre de son père Agamemnon, sa mère Clytemnestre, coauteur du meurtre et sa sœur Chrysostémis, qui ne songe qu’au futur d’une vie heureuse. Un « cadeau », car le combat contre et avec l’orchestre met en valeur les grandes voix. « Empoisonné » car il élimine impitoyablement toute faiblesse. Ici, à La Monnaie, le spectateur de la première distribution a pu jouir de trois immenses voix féminines : sublime Elektra d’Evelyn Herlitzius, transcendante Doris Stoffel dans le rôle de Clytemnestre, la mère, dont le duo central avec sa fille traduit, cette quasi hystérie de leurs rapports. Avec des tonalités exigeant à la fois la virtuosité la plus folle et l’expressivité vocale et corporelle la plus juste. La mise en scène de Guy Joosten parvient en plus à faire comprendre la parenté de ces deux monstres, la fille et la mère, mues par cette même logique de la vengeance appuyée sur une souffrance proche de la folie. Avec, en outre, le très beau contraste harmonieux offert par la douceur vocale d’Eve -Maria Westbroeck, dans le rôle de Chrysosthémis qui ne rêve elle que de maternité paisible.

Le livret magistral d’Hugo von Hoffmansthal permet en outre au metteur en scène Guy Joosten de souligner les éléments freudiens qui nourrissent cette version du drame ancien de Sophocle. Les relations symboliquement incestueuses d’Elektra avec son père mort puis avec son frère Oreste, instrument de la vengeance sont évoquées sans lourdeur.

Au total une version scéniquement sobre, située, visuellement dans un château aux ruines encore luxueuses, avec des costumes militaires contemporains sans excès de précision. Une très grande Elektra , visible à la Monnaie jusqu’au 4 février avec la quasi certitude d’une excellente deuxième distribution grâce au flair de Peter De Caluwé, directeur de La Monnaie, qui a l’art des doubles castings harmonieux.

Retrouvez toutes les critiques de Christian Jade sur son blog rtbf (Sucré Salé)

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