Edmond

Saint-Josse-Ten-Noode | Théâtre | Théâtre Le Public

Dates
Du 13 au 29 décembre 2022
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre Le Public
Rue Braemt, 64 70 1210 Saint-Josse-Ten-Noode
Contact
http://www.theatrelepublic.be
contact@theatrelepublic.be
+32 2 724 24 44

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Edmond

Edmond Rostand n’a pas encore 30 ans, plus un sou, deux enfants, des angoisses et pas d’inspiration. Au bout du bout du rouleau, en désespoir de cause, il propose à l’immense acteur Constant Coquelin une comédie héroïque. En vers ! Le seul souci est qu’elle n’est pas encore écrite. Et qu’il s’est engagé à la livrer pour les fêtes.
Il ne lui reste que quelques mois et il a promis à Coquelin un chef- d’œuvre. Rien de moins ! Alors, il se met au travail avec acharnement. Jour et nuit, s’inspirant des jalousies des uns, des peines de cœur des autres, des querelles de tous, il écrit une pièce à laquelle personne ne croit, et qui doit devenir un monument. Il a donné sa parole. Pour l’instant, il n’en a que le titre Cyrano de Bergerac !

Après le succès de la première programmation, nous reprenons Edmond, d’Alexis Michalik. Dans une distribution 100% belge, joyeuse et fantasque, Edmond nous fait vivre l’aventure d’un auteur aux prises avec les affres de la création.

Voici un spectacle idéal pour faire découvrir et aimer le théâtre. Par un procédé de narration ludique et inventif, vous découvrirez sous vos yeux ébahis, l’effervescence des coulisses et l’envers du décor, ainsi que les profonds désespoirs et les grands enthousiasmes d’un génie au travail : l’admirable Edmond Rostand.

Edmond c’est tout ce qu’on aime chez Cyrano, la vitalité, la fièvre, la drôlerie, le charme et... le panache. À la fin de l’envoi, il touche ! À voir ou revoir absolument. Vous allez adorer.


De Alexis Michalik / Mise en scène : Michel Kacenelenbogen / Avec : Maxime Anselin, Perrine Delers, Inès Dubuisson, David Dumont, Itsik Elbaz, Antoine Guillaume, Mwanza Goutier, Sandrine Laroche, Tristan Schotte, Réal Siellez, Elsa Tarlton, François-Michel van der Rest / Assistantes à la mise en scène : Hélène Catsaras et Fannie Outeiro / Costumes : Françoise Van Thienen / Couturières : Muazzez Aydemir, Rachel Lesteven, Marie Nils, Maya Perolini, Sylvie Thevenard, Margaux Vandervelden / Maquillage : Véronique Lacroix


UNE COPRODUCTION DU THÉÂTRE LE PUBLIC, DU THÉÂTRE DU PALAIS-ROYAL, DE LÉGENDE ET ACME. AVEC LE SOUTIEN DU TAX SHELTER DE L’ÉTAT FÉDÉRAL BELGE VIA BELGA FILMS FUND, DE L’INITIATION SCOLAIRE DU SERVICE PUBLIC FRANCOPHONE BRUXELLOIS ET DE LA COMMUNAUTÉ FRANÇAISE.

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2 Messages

  • Edmond

    Le 30 novembre 2022 à 22:20 par VVVV

    Et si on allait découvrir ce qui se cache derrière ce grand chef-d’oeuvre du théâtre français...
    Comme tous les spectacles d’Alexis Michalik, c’est rythmé, entrainant, drôle, touchant. on reste happé par le spectacle du début la fin... Un plaisir...

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  • Edmond

    Le 10 janvier 2023 à 22:15 par elogro

    "Edmond" ou la définition du triomphe...
    Une pièce diablement rythmée, extrêmement drôle, des comédiens incroyables (mention spéciale à Maxime Anselin, l’interprète de Jean et cie, qui m’a particulièrement impressionnée par son jeu et sa capacité à multiplier les rôles presque sans qu’on ne se rende compte que c’est le même acteur)... Sans pour autant être une pièce de théâtre historique, nous sont présentés les coulisses de Cyrano, en racontant la façon, plus ou moins fictionnalisée pour la mise en scène , dont Edmond Rostand a créé la pièce (seule petite déception : le personnage de Rosemonde Gérard est limité à son rôle de femme au foyer alors qu’elle est en réalité une poétesse de renom, connue bien avant son mari). Mais aussi, c’est une partie des coulisses de la pièce de Michalik, avec des comédiens présents sur scène dans un décor simulant les coulisses de leur préparation dès l’installation du public dans la salle, des comédiens qui changent également les décors sous nos yeux, des comédiens qui jouent le rôle de comédiens, pour finir par jouer du théâtre dans du théâtre, le public entrant dans la pièce en devenant le public de la pièce de Cyrano... Cette incroyable soirée (passée au Théâtre de Liège le 6 janvier 2023) s’est achevée sur une standing ovation et, sans les avoir comptés, une dizaine de retour des acteurs pour saluer. Cette image est probablement plus explicite qu’un long éloge pour lequel nos mots sont insuffisants. Dans tous les cas, notre conclusion est la suivante : "Edmond" est LA pièce à voir pour aimer le théâtre à jamais ! Bravo !

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Mardi 10 janvier 2023, par Palmina Di Meo

Edmond

Triomphale comédie de vie !

Fin XIXème dans le Paris des grands boulevards où Feydeau règne en maître, Edmond Rostand, jeune auteur et père de deux enfants, a enchaîné quelques bides. Sa situation financière est au plus mal. Il doit absolument trouver l’idée géniale qui lui permettra de regagner la confiance de son épouse, la poétesse Rosemonde Gérard. Son amie Sarah Bernhardt pour laquelle il a écrit "La princesse lointaine", une pièce qui vante la beauté légendaire de Mélissinde, princesse de Tripoli, lui présente Constant Coquelin, acteur fétiche aux multiples démêlés avec la Comédie-Française, qui voit en Rostand un idéaliste talentueux. Il accepte de promouvoir Rostand à condition que ce soit dans une comédie ! En panne d’inspiration, Rostand promet pour les fêtes de fin d’année un chef d’oeuvre en vers qu’il doit écrire en un temps record et dont il n’a que le titre : "Cyrano de Bergerac"... et une caractéristique physique : un nez énorme ! inspiré des écrits de Théophile Gauthier à propos du nez de Savinien de Cyrano de Bergerac, libre penseur et polémiste que Rostand admirait beaucoup et peut-être, qui sait ?, du nez retroussé de Coquelin qui s’était vu refusé le rôle de Néron au Théâtre de la Renaissance par Sarah Bernhardt en raison du "comique de son nez ouvert à tous les vents, humant la joie de vivre".

Théâtre dans le théâtre, "Edmond" nous immerge dans la création d’une oeuvre mythique du théâtre français, véritable miracle d’improvisation d’un auteur sous pression qui s’inspire de son entourage et de ses propres émotions pour créer un personnage poétique et tourmenté élevé au rang d’archétype. Michalik, considéré comme le génie du théâtre français contemporain, l’abonné aux Molières, s’empare du contexte de l’époque pour recréer la genèse et l’ahurissement de la première au Théâtre de la Porte-Saint-Martin le 28 décembre 1897 face à un public en délire qui plébiscite l’oeuvre par de multiples rappels pour une durée d’ovations de plus d’une heure alors que personne ne croyait à cette oeuvre, à commencer par Rostand lui-même. Michalik, pour autant, ne se rêvait pas metteur en scène mais réalisateur. C’est l’absence d’intérêt des producteurs pour faire d’"Edmond" un film qui le pousse à se tourner vers la scène. S’inspirant du "Shakespeare in Love" de John Madden, compilant tout ce qu’il trouve sur Rostand et Cyrano, fignolant par des touches personnelles, empruntant à tous les genres - cinéma, séries, feuilletons, romans d’aventures-, la pièce est présentée au tout-Paris par le Théâtre du Palais Royal le 15 septembre 2016. C’est un triomphe. Michalik a très bien compris les attentes des spectateurs du XXIème siècle : du rythme, des rebondissements, des gags, des changements de décors aussi rapides que des plans de cinéma .... Bref, du divertissement populaire comme seul le XIXème siècle pouvait en offrir. Alors, l’esprit de troupe est poussé à son point culminant, une poignée de comédiens se démultiplient en une foule, pas de vedettes mais des rôles interchangeables, des changements de costumes en direct, des acteurs qui montent et démontent le décor pour un total de 80 tableaux différents. C’est tellement rapide que l’on s’y perd. Couronné de 5 Molières, le succès qui semble intarissable permet à Michalik de tourner le film 3 ans plus tard et il reçoit deux nominations aux Oscars. Une belle histoire faite pour durer ...

Le Public choisit la pièce pour fêter les 25 ans du théâtre en septembre 2019 dans une distribution belge qui n’a rien à envier à la version française. Et c’est un accueil tout aussi enthousiaste qui récompense les prestations des 12 comédiens qui s’affairent en scène pendant que le public s’installe, ressuscitant l’ambiance des cabarets et des théâtres de la Belle Epoque. Et puis le spectacle démarre au son des 3 coups. On roule le tapis. Monsieur Honoré, le tenancier de taverne qui fait office de transition, nous emmène dans les coulisses du théâtre de la Renaissance, chez la maniérée Sarah Bernhardt qui rentre d’une tournée américaine pour créer "La princesse lointaine". En dépit de la cadence éffrenée, la mise en scène de Michel Kacenelenbogen ne lésine pas sur les exigences de décoration et l’ameublement d’époque.

Côté distribution, Tristan Schotte est un Edmond rongé par le doute, acharné à l’écriture au milieu des travaux domestiques. Il est encouragé par son ami Christian (David Dumont) qu’il va aider à séduire Jeanne alias Elsa Tarlton (alias Roxane). Perrine Delers incarne une Maria Legault capricieuse, brutalement évincée du rôle de Roxane en dernière minute. Itsik Elbaz s’impose dans la double veste de Coquelin/Cyrano et nous enchante avec la fameuse tirade du nez, moment magique entre tous. A la fin de la représentation en 1897, Coquelin s’était-il pas tourné vers Rostand : « Ça c’est un rôle ! Je lance le vers dans la salle et je le reçois en écho sur le nez ».

Entre réalité et fiction, nous voilà plongé pendant deux bonnes heures dans le monde bigarré et saltimbanque des "artistes" du XIXème et dans le désastre des répétitions de la pièce aux disputes et aux chamailleries incessantes. On se régale des évocations de personnages illustres comme Méliès, Feydeau, Labiche, Courteline, Ravel, Tchékov et des détails de mise en scène de l’époque héroïque de Rostand.

Un excellent moment à vivre surtout en pleine connaissance du contexte.

Palmina Di Meo

Théâtre Le Public