A l’heure où le climat de notre pays risque de virer à l’angoisse, qu’il est bon de rire, rire et rire encore, cette comédie de Sébastien Thiéry dépasse largement la situation (inédite) de départ. Deux hommes nus qui se réveillent dans les bras l’un de l’autre sans savoir comment ils sont arrivés dans ce canapé, ce n’est déjà pas banal. Et ceci étant posé, l’histoire ne fait que commencer. Il est des spectacles qu’on recommande mais qu’on ne peut raconter tant le texte nous emmène là où on n’imagine même pas être embarqué. Parce qu’ici l’auteur nous tient en haleine et déjoue tous les pronostics imaginables.
Voici le genre de pièce qu’on a envie de revoir. Parce que quand on en connaît la fin, on prend un malin plaisir à savourer le chemin par lequel on nous emmène. Et pourtant, deux hommes (physiquement) tous nus pourraient facilement virer à la gaudriole. Ici, il n’en est rien. L’impression générale de ce spectacle est l’élégance. Tant dans la scénographie que dans les costumes. Oui, il y en a aussi…
La mise en scène, précise et farfelue, est assurée par un petit nouveau dans le genre, Alain Leempoel, qui se lance avec brio dans l’exercice. Et pour réussir ce pari, il fallait un duo capable d’embrasser cette histoire. L’alchimie entre Michel Kacenelenbogen et Nicolas Buysse est troublante. Est-ce une piste quant à l’histoire ? Oui, non, peut-être ? Va savoir… Ces deux-là prennent un malin plaisir que nous partageons sans réserve. Gros coup de cœur aussi pour Isabelle Paternotte, perplexe et pétillante madame Kramer qui découvre son mari en situation pour le moins inattendue. Entre mensonge et rebondissements, elle ne se départit ni de son chic ni de sa pretty attitude pour démêler les apparences, ce qu’elle imagine et ce qu’on voudrait lui faire croire.
Tous les ingrédients sont donc réunis pour faire de cette comédie, une pièce drôle, intelligente, subtile et surprenante. Devons-nous encore vous expliquer à quel point on vous la recommande ?
6 Messages