On peut ne pas aimer Molière, on peut ne pas aimer l’opéra italien, on peut ne pas aimer le kabuki, on peut même ne pas aimer le rock (ça existe encore), mais impossible de rester insensible à un (bon) spectacle d’improvisation. Pourquoi ? Parce qu’un bon spectacle d’improvisation réunit, dans l’ordre ou dans le désordre, une série d’ingrédients diablement efficaces comme par exemple (et la liste est non exhaustive) :
Une poignée de comédiens talentueux et kamikazes, rompus à l’improbable, au rebondissement, à la difficulté, bref, au sans filet ;
Un non moins talentueux empêcheur de tourner en rond, en la personne du présentateur, qui n’a pas son pareil pour chauffer la salle, « touiller » l’urne à thèmes et compliquer la vie de nos improvisateurs déjà malmenés par le public ;
Une série de thèmes plus farfelus les uns que les autres dont le public ne pourra pas se plaindre, puisque c’est lui qui les aura choisis ;
Un public survolté qui, parce qu’il agit, réagit deux fois plus.
Le tout donne ici « Les souffleurs aux gradins », et, comme aiment à le répéter les profs de chimie, le « tout » est ici bien plus que simplement la somme des parties. C’est un spectacle-dynamite qui décoiffe, étrille, remonte les bretelles et remet en forme pour même pas le prix d’une boîte de Juvatrucmine. Avis aux déprimés, et aux autres, parce que comme disait l’ami Henri, « faut rigoler »…
Ca soufflera encore au Bouche à Oreille ce lundi 22 mars, et tous les vendredis de l’été. Qu’on se le dise !