Lorsque nous entrons dans le théâtre du Atelier 210, la ressemblance avec une classique salle de classe est flagrante. Sur scène, un bureau, une diapositive avec une orchidée affichée sur grand écran et Teillet sur scène, attendant l’arrivée des spectateurs – ou élèves – pour une éventuelle leçon de biologie. « Imaginez que vous avez eu Mlle Vincent comme prof à 12 ans » lance au début la comédienne et auteure de la pièce, bien prête à dépoussiérer ce foutu cours de biologie sur la reproduction.
Le cobaye en question ? Les orchidées. Cette classe d’une heure et quelques minutes tend davantage à un conférence-spectacle, sous un ton décalé et rempli d’exemples communs où tout le monde se retrouve. Le rythme est soutenu, sans temps mort. Ce qui rend le cours – pardon la pièce de théâtre – plus ludique et drôle à digérer.
D’ailleurs, revenons en à nos orchidées et à notre nature reproductive. Sans livrer d’éventuels spoils, « où l’insecte fait n’importe quoi, en déposant des débris de jambon dans le combiné de la reproduction des orchidées », quelques putchlines sont trouvées judicieusement. Petit à petit, l’histoire décadente de cette reproduction florale dans son environnement naturel, se déplace lentement vers celle des humains, où l’atmosphère est modifiée sans cesse par telle personne, telle action, tel lieu qui agit sur nous et vice versa.
Au delà de l’idée de présenter un cours de biologie loufoque dans une enceinte hors des bancs de l’école, Sofia Teillet éclaire la notion de la biodiversité humaine, à petite ou grande échelle, un sujet qui reste trop peu souvent mis en lumière. À la sortie de ce « cours », non seulement nous aurons appris des choses oubliées de nos cours de biologie de Mlle Vincent mais aussi rencontré le temps d’une soirée un petit vent de fraîcheur sur la scène théâtrale actuelle.
« Nous revisiterons ensemble les cours de biologie que nous avons eus enfants, tout en les approfondissant, et avec la joie de conscientiser ce que la plupart d’entre nous a oublié : quand on offre une fleur à quelqu’un, on offre en fait les organes génitaux d’un individu végétal. » Sofia Teillet
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