“La fanfarerie nationale” est un spectacle burlesque réunissant les différents élements du cirque moderne et la musique de fanfare : les instruments et les corps s’y mélangent pour rappeler un certain passé loin d’être glorieux. Bien que les images évoquées ne sont pas toujours drôles, le ton reste joyeux et le jeu clownesque. Les musiciens/acrobates ne cessent de courir d’un lieu à l’autre, tenant tambours, trombones, trompettes. La musique, presque continue, revisite un répertoire tantôt festif, tantôt militaire, étant tantôt agréable, tantôt cacophonique. Cependant, malgré le dynamisme de la troupe, il y a un certain problème de rythme dans ce spectacle ainsi qu’un malheureux agencement avec des parties théâtrales. En effet, lorsque les circassiens décident de se faire acteurs et de dire du texte, le jeu se fait maladroit et donne des accents d’amateurisme à la représentation. Mais peut-être est-ce là du chipotage de ma part. Le public, en tout cas, applaudit bien fort et c’est pour la plupart des visages souriants qui quittent la salle.
Jeudi 15 mars 2012, par
Cuivre et cirque
Souvenez-vous : en 2007 le gouvernement français s’interroge sur ce qui constitue l’identité française et crée, pour y répondre, le ministère de l’identité nationale. Cette volonté de définition de ce qui est français et de ce qui ne l’est pas n’a pas manqué d’inquiéter une frange de la population. Si les intellectuels écrivent des textes, c’est au moyen de la musique et de l’acrobatie que Circa Tsuica met en scène ce qu’une telle question lui évoque. Revisitant les épisodes de l’histoire de France lors desquels le nationalisme a été particulièrement exacerbé, la troupe se moque gaiement de tout ce qui est censé faire la grandeur de la France : la meilleure cuisine, les plus belles femmes, les plus vaillants soldats qui partent le sourire aux lèvres, fiers et heureux de mourir pour leur patrie. A travers une succession de sketchs dans lesquels les instruments de musique sont des personnages à part entière, les circassiens font rire le public tout en lui proposant de s’interroger, à partir d’images du passé, sur l’avenir de la société.