Le décor reproduit le bastingage d’un bateau comme en atteste la bouée orange, il abrite également les (petites) cabines des passagers avec vue sur la mer. Il se transformera dans la deuxième partie en scène de revue avec son grand escalier.
Ça commence en chanson, tous les comédiens du monde entier sont là pour amuser les croisiéristes sur le bateau bonheur qui compte pas moins de douze ponts, quatre piscines, cinq bars et 3.000 passagers, c’est dire la taille du bâtiment. Parmi ces passagers, Lorraine, comme la quiche, et sa fille Laura, Darla, danseuse et son compagnon et partenaire qui tente de se faire passer pour un Cubain. Il y a aussi, les
membres du personnel, comme Gigo, illusionniste et magicien, ou Kamel, directeur de croisière et animateur de revue qui adore faire des plaisanteries.
Sur scène, six comédiens incarnent une douzaine de personnages dont certains récurrents, comme ceux cités ici. Il y a de bons moments, mais l’ensemble est plutôt bâclé. On trouve ça et là quelques traits acérés typiques de l’écriture de Laurence Bibot mais ils sont noyés dans un magma de gags lourdingues ou prévisibles.
Les caractères des personnages sont à peine esquissés, on aurait souhaité en savoir plus sur cette mère qui ressasse sans cesse ses rancœurs à l’égard de l’homme qui ne l’a jamais épousée et du malaise qui plane sur ses rapports avec sa fille. On aurait aimé savoir pourquoi exactement Darla travaille comme danseuse avec son dealer de mec sur un bateau qui appartient au groupe Dekoning qui lui-même appartient à son père.
On soulignera toutefois la prestation exceptionnelle de Julie Duroisin qui plonge d’un rôle à l’autre, dont celui de Laura, avec énergie et justesse, avec une mention particulière pour celui du capitaine Kate qui pleure la mort de Punjab, un Philippin qui travaillait au desk hospitality service, traduisez : l’accueil des passagers.
Entre arche de Noé et Titanic, le bateau bonheur navigue entre deux eaux. La première partie plante le décor et annonce les personnages et la seconde se résume à la revue – avec tours de magie, chants et danses – du soir présentée aux passagers. La pièce se termine sur quelques imitations et chorégraphies de chanteurs et chanteuses à la mode avant un final à la pakistanaise. Tous ingrédients du spectacle de fin d’année mais qui ne tient pas vraiment ses promesses...
« Croisière Coconuts » de Laurence Bibot mise en scène de Nathalie Uffner jusqu’au 7 janvier au TTO à
Bruxelles, 02/510.0510, www.ttotheatre.com.
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