Ce qui impressionne chez Geneviève Voisin, c’est la variéte de son registre, tant au niveau de la voix que des portraits de femmes qu’elle nous livre. Elle est tour à tour, la petite bonne coquine et mutine qui nous parle des "amis" de monsieur ; l’amante hystérique qui prise de la naphtaline pour calmer son "âme chagrine" au lendemain d’une cruelle déception ; la femme fatale qui se glisse dans cette "troublante volupté"............... Elle nous invite à découvrir ce que sont les nuits d’une demoiselle, les amours passionnelles, la violence des amours de passage, quand on aime l’amour qui fait boum !Et puis, en une fraction de seconde, elle peut redevenir la jeune fille candide qui entre dans les "jeux" de son cousin Eugène. ET là, on fond littéralement.
Un éclairage un peu rouge, comme un lendemain de fête, une bouteille d’alcool et deux verres. Au milieu de la scène trône un bon gros fauteuil, rouge lui aussi,lieu de refuge mais aussi tremplin pour tous les débordements de la jeune femme. A droite, se dresse un écran miniature sur lequel sont projetés des extraits de films muets. Ce même écran accueille l’ombre chinoise de la chanteuse, dont les attitudes nous rappellent celles des belles de la folle époque. A gauche de la scène, tantôt jazzy, tantôt tango, le pianiste l’accompagne dans tous ses états. A n’en pas douter, ces deux artistes s’amusent à parcourir le curieux livret de la chanson coquine. La mise en scène est parfaite. Malgré le tourbillon, on sent le travail réalisé pour canaliser une comédienne quelque peu déjantée.
Geneviève Voisin nous fait un merveilleux cadeau. Courez la voir et laissez-vous emporter dans son univers féminin, tendre, cruel ou fou. Des heures après la représentation, la magie opère encore.