Un quai de gare la nuit, décor propice aux rencontres qui changent une vie ? C’est le pari de Benchetrit. Dans ce lieu de passages comme de nouveaux départs, dans ce moment particulier qu’est l’attente, les possibles s’offrent à Michèle et Vincent, compagnons de cet improbable voyage en terre inconnue : le grand amour. Sans oublier les incontournables qui y sont liés : la solitude et la peur.
La pièce nous fait grâce d’une structure trop linéaire et articule différentes formes : dialogues absurdes, monologues inspirés, scènes pseudo-émouvantes. Malheureusement, le texte n’y est pas de qualité égale et se retrouvent à côté d’échanges amusants et rythmés, des considérations parfois creuses.
Toutefois, l’énergie des comédiens Stany Mannaert et Freddy Sicx mais surtout la fraîcheur de Myriem Akheddiou, entre candeur et cynisme, nous font apprécier l’ensemble de la pièce et oublier le manque de nuance. Quant à l’intervention de Catherine Claeys, hôtesse en voix off, elle dynamise les échanges et recadre le style : on est bien dans une comédie où au final, il s’agit de rire de ces deux amoureux en puissance, adolescents attardés aux cœurs encore jeunots.
Et c’est dans ce style que tant l’auteur et le metteur en scène tirent leur épingle du jeu : les dialogues sont amusants, les personnages assez pathétiques pour être attachants mais pas assez pour devenir ridicules. Pour une fois, une comédie qui ne tire pas sur des ficelles trop usées mais qui perdra de sa maîtrise en s’essayant à des moments plus poétiques.
La mise en scène de Claude Enuset est simple mais efficace et malgré les faiblesses du texte, il arrivera à maintenir l’attention du spectateur pour ces quelques hères sur le quai...
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