Cœur de pierre

Bruxelles | Théâtre | Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Dates
Du 21 au 23 janvier 2016
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre National
boulevard Emile Jacqmain, 111 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatrenational.be
info@theatrenational.be
+32 2 203 41 55

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Cœur de pierre

Ce spectacle, tiré de trois pièces courtes de l’écrivain australien Daniel Keene, est un enchaînement de tableaux brefs, concrets et poétiques. Un voyage dans l’intime qui nous emmène au cœur d’histoires d’hommes et de femmes confrontés à des situations banales en apparence, mais porteuses d’une grande universalité : la perte d’un boulot, des retrouvailles mère-fille, une vie à la rue… Chaque œuvre est une plongée dans les profondeurs de l’âme humaine. La mise en scène est simple et dépouillée. La langue de Keene, à la fois lyrique et immédiatement accessible, est faite de dialogues serrés, de monologues subtils, d’incantations et de silences. L’humour est présent, un humour noir, absurde ou sous-entendu. Et, au travers de ces trois pièces qui n’ont aucun rapport narratif les unes avec les autres, le spectateur part à la rencontre de personnages qui tous ont vécu une injustice économique : licenciement, travail précaire, absence d’emploi... Ce dommage les plonge dans le désarroi, leur donne un sentiment d’inutilité et provoque en eux une véritable crise existentielle. Des personnages attachants, au passé chargé, mais qui toujours sont en quête d’amour, de fraternité et de solidarité.

Distribution

Mathias Simons / Daniel Keene

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2 Messages

  • Cœur de pierre

    Le 15 janvier 2016 à 11:55 par loulou

    Deux histoires sous forme de "scénettes",presque des flashs,dont la brièveté ne permet pas d’installer une quelconque émotion.Par contre, j’ai beaucoup apprécié la troisième à l’humour absurde et noir.
    A signaler une très belle mise en scène dépouillée et un jeu des lumières subtil.
    Les vidéos projetées entre les histoires sont trop longues et n’ont suscitées aucun intérêt de ma part.

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  • Cœur de pierre

    Le 19 janvier 2016 à 23:18 par VincentD

    Je rejoins totalement l’avis de Loulou. Les 2 premières parties sont trop hachées et trop intellectualisées pour nous toucher. La troisième fait penser à En attendant Godot et les 2 comédiens sont excellents. Mais l’ensemble de cette pièce m’a déçu alors que connaissant l’auteur j’attendais beaucoup de ma soirée. Dommage.

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Mardi 19 janvier 2016, par Catherine Sokolowski

Destins encadrés

Trois récits se succèdent dans la grande salle du Théâtre National qui enveloppe de son prestige des histoires brèves, sombres et banales. L’auteur australien Daniel Keene regarde derrière les mots, apprécie les silences et privilégie l’humain, offrant sa vision poétique sur l’intimité de destins difficiles. Un concentré d’humanité dans un décor sobre et moderne qui contraste avec la noirceur des dialogues présentés.

Une série de cadres imposants donne une profondeur particulière au premier récit intitulé : “Ciseaux, papier, cailloux”. Kevin, tailleur de pierre, a perdu son emploi et ne s’en remet pas. Son désarroi rejaillit sur sa famille qui voudrait l’aider. Seule sa chienne semble en mesure de l’apaiser. De l’Australie à la Belgique, le malheur se ressemble et il n’était peut-être pas nécessaire de donner un tel accent aux personnages. Avec ou sans accent, il s’agit ici de mettre en évidence l’impact d’un licenciement sur le quotidien d’une famille et le message passe même si les échanges courts, façon Keene, semblent parfois répétitifs.

Géométrie bouleversée pour le décor de la seconde saynète, “Ni perdue ni retrouvée”, rencontre improbable entre une mère et sa fille, éloignées l’une de l’autre depuis plusieurs années. N’étant pas en mesure d’élever son enfant, cette mère désœuvrée avait laissé Marianne aux bons soins d’une famille d’accueil. Retrouvailles difficiles, bien sûr, mais sobres et émouvantes avec une très belle prestation de Marie-Hélène Balau dans le rôle de la mère.

Et pour finir, “Duo”, discussion philosophique teintée d’humour grinçant entre deux SDF qui se disputent dans l’opacité d’un égout cerné par le décor carré, cette fois mis à plat. Très différent des autres, soutenu, presque enjoué malgré la tristesse de son contenu, l’échange conduit au même constat : celui de la dépendance économique et de la solitude qui peut en résulter.

Que retenir de la pièce ? L’humain à l’honneur, des dialogues intéressants, mais des personnages un peu distants, éloignés : Keene refuse tout misérabilisme et préfère suggérer que montrer. Le style des dialogues, concis, surprend. Un décor simple mais pourtant impressionnant et prestigieux, des cadres mis en valeur par Vincent Lemaire inspiré par Anthony Gormley, une très belle réussite qui permet de lier les trois récits indépendants. Pour certains, la découverte d’un auteur, Daniel Keene, qui rappelle les valeurs essentielles, contrastant avec le discours d’une société dans laquelle l’économique a pris le pas sur le social. Un théâtre sensible sur le fond mais un peu froid dans la forme, qui sonne comme le rappel d’un changement qui ne vient pas assez vite. A découvrir.

Théâtre National Wallonie-Bruxelles