Calimero

Bruxelles | Théâtre | Théâtre Les Tanneurs

Dates
Du 19 au 30 mars 2019
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre Les Tanneurs
Rue des Tanneurs, 75 1000 Bruxelles
Contact
http://www.lestanneurs.be
info@lestanneurs.be
+32 2 512 17 84

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Calimero

Comme point de départ de cette nouvelle création de la compagnie Transquinquennal, il y a l’exploration de la thématique de la colère et la conscience de ses membres qu’ils peuvent eux-mêmes être l’objet, la cible d’une colère légitime.
En effet, qui n’a jamais ressenti de colère face à des hommes blancs hétérosexuels dans la cinquantaine ? Qui n’a jamais été irrité par les privilèges que leur confère
leur position dominante dans notre société ? Qui ne s’est jamais emporté face à leurs certitudes, leurs explications, leurs idées, leurs blagues, leur méconnaissance des réalités d’autrui ?
Les membres du collectif, conscients de leur statut dominant et reconnaissant n’avoir pas d’expérience de la minorisation, se mouillent :
« Le monde résiste à nos désirs, nos aspirations, notre volonté, il s’éloigne de notre idéal. Nous en venons parfois à le haïr et nos révoltes nous étouffent plus qu’elles nous libèrent, peut-être parce que nous échouons à le changer. Peut-être parce que tout simplement,
nous ne voulons pas qu’il change. Parce que nous avons peur de
nous perdre, de tout perdre de ce que nous sommes, de perdre notre place dans l’ordre du monde. Dans Calimero, nous allons essayer de comprendre ce que nous ne voulons pas entendre. Nous sommes trois hommes blancs hétéro, dans la cinquantaine. Nous voulons éprouver et faire l’expérience de l’irritation que provoquent notre place, nos positions, nos privilèges, nos actes. Comment affronter, ressentir, et faire ressentir ce que notre masculinité, notre blanchitude, notre hétérosexualité, nos positions prétentieuses et pleines d’orgueil, notre égoïsme, notre domination, notre paternalisme provoquent, étouffent, détruisent, ignorent ? Si nous vous irritons déjà, ne laissez pas passer cette occasion : faites avec nous le pari de notre sincérité, dites-nous comment et pourquoi nous vous irritons et envoyez-nous un mail à l’adresse suivante : irritation@transquinquennal.be »
Bernard Breuse, Miguel Decleire & Stéphane Olivier

Calimero sera donc une création de Transquinquennal basée sur un
travail d’enquête et de recherche. Un temps sera notamment dédié à recueillir vos irritations et colères lors de notre ouverture de saison, le 6 octobre 2018. Plus d’infos à venir.

Distribution

Un spectacle de Transquinquennal

Par et avec Bernard Breuse, Miguel Decleire & Stéphane Olivier

Une production de Transquinquennal en coproduction avec le Théâtre Les Tanneurs

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3 Messages

  • Calimero

    Le 1er avril 2019 à 11:03 par marina25

    Un peu étrange quand même.... je mentirais si je disais que c’est la meilleure expérience théâtrale que j’ai connu... sans pour autant trouvé cela nul. Les goûts et les couleurs....

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  • Calimero

    Le 2 avril 2019 à 12:53 par paul

    Semi-debat sur le racisme ,les différence sexuelle, présentée de manière particulière interactive et surement évolutive,le contenu laisse a discutions .

    Répondre à ce message
  • Calimero

    Le 6 avril 2019 à 10:50 par mimi5

    Une pièce plutôt débat interactif avec le public sur des sujets variés : les discriminations sous toutes leurs formes, le patriarcat, les nouvelles définitions de genres… Nous avons eu de la chance : notre public était composé de personnes de tous horizons qui posaient des questions intéressantes. Un spectacle passionnant au point de ne pas voir le temps passer. Au point de poursuivre le débat dans les sanitaires : cela a-t-il encore du sens de genrer les toilettes ?, se demandait-on chez les dames où la file était trois fois plus longue que chez les hommes…

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Vendredi 22 mars 2019, par Didier Béclard

Le mâle blanc dominant, si fragile

A l’heure du #metoo et la stigmatisation des attitudes machistes, le collectif Transquinquennal prend le contre-pied de l’air du temps en s’interrogeant, avec ironie, sur la condition, douloureuse, de ceux qui sont considérés comme étant dominants.

Les membres du collectif bruxellois Transquinquennal, Bernard Breuse, Miguel Decleire et Stéphane Olivier, sont des hommes de plus de 50 ans, blancs et hétérosexuels. Rien d’une minorité donc, ils font plutôt partie d’une classe dominante, privilégiée, qui suscité si pas la jalousie au moins une forme d’agacement. Dans « Calimero », le trio entend explorer la thématique de la colère et la conscience de ses membres dont ils peuvent eux-mêmes être l’objet, la cible d’une colère légitime.

Dans un décor fait de bric et de broc – un canapé rouge, une étagère emplie de poussins (vivant) une mappemonde, une sorte de tente – les hommes se changent pour revêtir le parfait uniforme des hommes blancs âgés de plus 50 ans : chemise blanche, cravate et costume. Ils devisent, palabrent, évoquant la souffrance d’être considéré comme un dominant alors que ce statut ne résulte pas d’un choix : « j’ai pas choisi d’être du côté des gagnants ».

Le ton est ironique, voire cynique, ces hommes souffrent en effet d’être dominants alors que cette posture est légitimée par la société. Et pourquoi est-ce si difficile pour les autres de supporter les dominants ? « Nous voulons éprouver et faire l’expérience de l’irritation que provoquent notre place, nos positions, nos privilèges, nos actes. Comment affronter, ressentir, et faire ressentir ce que notre masculinité, notre blanchitude, notre hétérosexualité, nos positions prétentieuses et pleines d’orgueil, notre égoïsme, notre domination, notre paternalisme provoquent, étouffent, détruisent, ignorent ? », écrivent-ils. Il reste que le propos, même s’il est par moment verbeux, est très intellectuel et documenté, en témoignent les allusions à « L’homme unidimensionnel » de Herbert Marcuse et à Ada Lovelace qui a créé, en 1843, le premier code informatique.

Le point de départ du spectacle est la pièce « Straight White Men » de Young Jean Lee impossible à adapter en français parce que trop américaine. L’idée est aussi que nous ne sommes pas toujours conscients de cette attitude, nous ne nous rendons pas compte de ce qui nous échappe, et cela vaut aussi pour les dominations que nous exerçons, sur les autres ou certains autres, et celles dont nous profitons. Prendre la parole en tant que mâle blanc dominant est aussi, selon le collectif, une façon de prendre conscience dans l’espoir de pouvoir changer les choses, casser le schéma.

Alors quoi de mieux pour ouvrir le débat et prendre la mesure de la colère que suscitent les dominants que de donner la parole aux personnes présentes dans les gradins. Le catchbox – un micro enfoui dans un cube en mousse histoire de pouvoir le lancer d’une personne à l’autre -circule dans le public, recueillant questions et commentaires. Les réactions des comédiens reste du même acabit parfois cynique, genre « les dominants veulent aussi pouvoir se sentir victimes, on ne peut pas tout avoir... »

Pour la petite histoire, le titre de la pièce vient du surnom infligé, en Flandre, à Bart De Wever qui est, somme toute, le type même de l’homme blanc dominant de plus de 50 ans...

« Calimero » par le collectif Transquinquennal jusqu’au 30 mars au Théâtre Les Tanneurs à Bruxelles, 02/512.17.84, www.lestanneurs.be. Il est possible de suivre « Calimero » et éventuellement d’exprimer son irritation, sa colère, sur http://calimero.transquinquennal.be/.

Théâtre Les Tanneurs