Boulevard Feydeau

Théâtre | Théâtre des Martyrs

Dates
Du 21 novembre 2007 au 5 janvier 2008
Horaires
Tableau des horaires

Contact
http://www.theatre-martyrs.be
billetterie@theatre-martyrs.be
+32 2 223 32 08

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Boulevard Feydeau

De Georges Feydeau
Mise en scène : Hélène Theunissen et Jean-Henri Compère
Avec : Stéphane Ledune, Sylvie Perederejew, Bernard Gahide, Laurent Tisseyre, Delphine Bertrand et Christohe Destexhe au piano.

Les aspects ridicules du couple regroupés dans quelques courtes pièces de Feydeau. Du boulevard ? Oui ! Mais revisité, ponctué d’intermèdes musicaux cocasses. Un spectacle qui déjante les rapports du couple et où l’absurde tourne au fou rire.

De courtes pièces encadrées par des chansons loufoques qui se plaisent à mettre en scène des ménages mal accordés , généralement un homme faible et stupide aux prises avec une incroyable mégère...à moins que ce ne soit le contraire...tout dépend du metteur en scène.

Un spectacle de la compagnie Théâtre en Liberté

Du 21/11/2007 au 5/01/2008 - les mardis à 19h, du mercredi au samedi à 20h15
Les dimanches 9 et 16/12 à 16h - Soirée de réveillon 31/12

Réservation : 02 /223 32 08

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1 Message

  • Boulevard Feydeau

    Le 13 décembre 2007 à 10:16 par Seto

    Pièce très réussie où les rires sont autant provoqués par les textes que par les intemèdes musicaux.
    Personnellement, j’ai trouvé Sylvie Perederejew mafnifique.
    A voir et revoir

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Mardi 27 novembre 2007, par Jean Campion

Pas de bon Feydeau sans cruauté !

Trois courtes pièces de Feydeau, quelques chansons loufoques et aphorismes sur le mariage sont les ingrédients utilisés par le "Théâtre en liberté" pour mitonner un spectacle burlesque, joué avec fougue et pimenté de trouvailles cocasses. Malheureusement ce "Boulevard Feydeau" est encombré d’un casse-vitesse : une pochade qui ne méritait pas d’être exhumée.

Jouant le maître de céans, Bernard Gahide suscite notre complicité et nous met en appétit par le récit absurde du pseudo-décès de sa belle-mère, qui s’interrompt pour laisser la place à "Mais ne t’ promène donc pas toute nue". Soucieux de sa respectabilité, un député reproche à son épouse les tenues légères qu’elle exhibe devant n’importe qui. Celle-ci plaide non coupable mais se voit obligée de confier sa fesse, piquée par une guêpe, aux bons soins d’un adversaire politique, puis d’un valet de chambre et enfin d’un journaliste, pris pour un médecin. C’est au nom d’une logique rigoureuse qu’elle adopte ces poses équivoques. Pour les éviter, son mari, fou de rage, aurait dû simplement lui rendre ce petit service. Une fois encore, la mécanique bien huilée de Feydeau entraîne les personnages dans un mouvement irrésistible et autorise démesure et extravagance. Les metteurs en scène en profitent pour remplacer Clémenceau par Leterme et surfer sur la crise politique belge. Face à cet époux complètement dépassé, que Laurent Tisseyre rend pitoyable, Delphine Bertrand incarne subtilement une femme d’une innocence ambiguë.

Avant un nouvel affrontement conjugal, nous avons droit à un dialogue entre "Les Fiancés en herbe" (oeuvre écrite en 1886 par un Feydeau presque débutant). Ces préadolescents discutent naïvement de leur avenir sentimental. Leurs propos ingénus font un peu sourire mais deviennent vite lassants. Pourtant les comédiens se décarcassent pour nous amuser. Ils utilisent un gadget qui rétrécit leur corps d’adulte, adoptent une voix faussement enfantine, mais leurs efforts n’arrivent pas à masquer la fadeur du texte. Et l’on se réjouit de retrouver le comique violent dans "Feu la Mère de Madame" (1908).

Madame est au lit. Elle attend son mari qui est allé bambocher au bal des Quat’-z’Arts, sous prétexte qu’il "peint". Déguisé en Roi-Soleil, il rentre à quatre heures du matin et subit la fureur de son épouse frustrée. Elle ne supporte plus cet homme égoïste qui la délaisse, préférant s’intéresser aux jolis modèles. Il ose même prétendre qu’elle a les seins en portemanteau ! A travers ces échanges cruellement drôles , Feydeau montre qu’il est devenu un peintre caustique de cette société bourgeoise, hypocrite, obsédée par le paraître et foncièrement machiste. Il comptait publier cette pièce associée à trois autres (dont "Ne t’promène donc pas toute nue") sous le titre "Du mariage au divorce". Dommage que le "Théâtre en liberté" n’ait pas tenu compte de cette intention dans le choix des pièces. Un spectacle plus homogène aurait gagné en densité. Cependant la lucidité impitoyable de l’auteur et le rythme nerveux de la représentation nous assurent une très bonne soirée. Les prestations musicales du pianiste sont limitées mais sa situation au coeur de l’action est intéressante. Son regard moqueur nous incite à observer les personnages avec une certaine distance et à nous rappeler que le théâtre est un miroir. Depuis Feydeau, les moeurs ont changé, mais nos comportements ont-ils évolué ?

Théâtre des Martyrs