Borders
Dans la vie, il suffit parfois de se trouver au bon endroit au bon moment.
Sébastien est jeune reporter. Pour l’instant, il est au Baloutchistan et n’a plus un rond en poche. Personne n’achète ses photos, le Baloutchistan tout le monde s’en fout ! Mais aujourd’hui, on aura besoin d’un photographe pour l’interview d’un seigneur de guerre local qui coordonne ses missions depuis une grotte ! Batman ? Non, Oussama Ben Laden... Clic-clac ! La photo prise avant l’attaque des Twin Towers va faire le tour du monde et bouleverser sa vie.
Face à Sébastien, une jeune femme. Appelez-la « Sans Nom ». Elle, son truc c’est le dessin, elle veut faire une fresque, comme Michel-Ange !
Son père dit qu’elle va devenir une grande artiste. Mais la barbarie est en marche. La police secrète lui arrache son père et sa maison. Alors, « Sans Nom » entre en résistance et fait sa révolution. Plic, ploc, splash, elle peint des slogans, elle tague les murs et découvre le pouvoir de l’Art. Pour la police de Bachar El Assad, les femmes ne sont pas une menace. Grave erreur !
Voici le parcours en parallèle de deux résistants. Deux jeunes adultes déterminés qui se dressent de toutes leurs forces contre les tyrannies, jusqu’au moment où leurs vies, inévitablement, se croisent.
Une écriture dense.
Sous la direction de Jasmina Douieb, metteuse en scène engagée, sensible et talentueuse, deux acteurs nous rappellent que pour contrer la haine mortifère, les jeunes répondent par la force vitale de leur colère légitime. Une bombe !
UNE PRODUCTION DU THÉÂTRE LE PUBLIC. AVEC LE SOUTIEN DU TAX SHELTER DE L’ÉTAT FÉDÉRAL BELGE VIA BELGA FILMS FUND ET DE LA COMMUNAUTÉ FRANÇAISE. Photo affiche © Gaël Maleux.
Distribution
De Henry Naylor. Traduction : Adelaïde Pralon. Mise en scène : Jasmina Douieb. Avec : Amel Benaïssa et Manoël Dupont. Assistante à la mise en scène : Laure Tourneur. Scénographie et costumes : Satu Peltoniemi. Lumière : Philippe Catalano. Musique originale : Maroine Amimi.
Samedi 21 septembre 2019,
par
Catherine Sokolowski
L’art contre les armes
D’un côté, une jeune femme Syrienne, artiste. De l’autre, un jeune homme anglais, photographe et reporter. Ils ne se connaissent pas et racontent leur histoire à tour de rôle. Le jeune homme est prêt à changer le monde. La jeune femme veut dessiner. Leur destin ne sera pas exactement celui qu’ils avaient imaginé. Finiront-ils par se croiser ? Une pièce qui réussit à parler de la guerre, de la puissance de l’art mais aussi de celle de l’argent en 1h15 seulement, de manière réaliste et touchante.
BORDERS
DU 12/09/19 AU 19/10/19 au Théâtre Public
En voyage au Baloutchistan dans le but de trouver du travail, le jeune homme est invité par un seigneur de guerre local qui souhaite se faire photographier. Le hasard veut qu’il s’agisse d’Oussama ben Laden et l’histoire se passe avant le 11 septembre 2001. Après les attentats, cette photo devient le début d’une autre carrière. Le jeune homme « prêt à changer le monde » va peu à peu se transformer en photographe de stars, plus intéressé par l’argent que par ses idéaux d’origine.
La jeune femme a perdu son père, tué par les disciples de Bachar el-Assad. Il croyait en elle et à son talent artistique. L’artiste se transforme en activiste, prête à venger sa mort. « Tout art est politique, il suffit de trouver un moyen de toucher le cœur des gens ». Lentement, sa situation se détériore, jusqu’au moment où une bombe détruit sa maison.
Avec Jasmina Douieb à la mise en scène, « Borders » raconte deux histoires radicalement opposées. D’un côté, la guerre, ses drames et l’importance de l’art comme soutien à la révolution, de l’autre, la transformation d’un jeune reporter motivé en paparazzi. Deux destins qui reflètent les problèmes de société. La scénographie bifrontale de la salle des voûtes permet à tout un chacun d’admirer le talent d’Amel Benaïssa qui endosse le costume de la jeune Syrienne avec beaucoup de conviction. Manoël Dupont interprète quant à lui le reporter de ce texte écrit par Henri Naylor et traduit par Adelaïde Pralon. Un spectacle prenant qui parle du drame qui se joue à quelques milliers de kilomètres d’ici. Comme le dit cette jeune syrienne : tout art est politique.
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