Une famille se détend sur la terrasse. Le père et la mère ont un regard fixe, artificiel et menaçant, avant-goût symbolique des scènes qui vont se succéder. Le fils, Magnus, rentre à la maison. Depuis quand ne l’ont-ils pas vu, pourquoi était-il parti, quel est le secret qui sépare le jeune homme de sa famille ?
Deuxième acte. Les comédiens ont perdu quelques années. Comme tous les vendredis, le père, ouvrier, revient à la maison. Atmosphère pesante : relations tendues entre le père et le reste de la famille, il évoque l’idée de ne plus revenir. Pourquoi le fils regrette-t-il de devoir suivre son père à l’entraînement ? Pourquoi Rebecca rechigne-t-elle à s’asseoir sur les genoux de son père ?
La maladie du père, évoquée au début de la pièce, est au centre du troisième acte. Il est paralysé, couché sur un lit d’hôpital. Il voudrait que ses enfants lui pardonnent. Le spectateur devine les abus d’autorité dont ils ont probablement été victimes.
Cette pièce énigmatique dispense un charme certain, rappelant parfois certaines scènes cinématographiques. Surtout dans le premier acte, et particulièrement dans les premières minutes, lorsque d’un regard prolongé, les comédiens interpellent mystérieusement les spectateurs, assimilés aux voisins de la famille. Dialogues particuliers, souvent répétitifs, mais jamais ressentis comme tels. Grâce au décor aussi, tendance art minimal, qui enveloppe la scène et son public. Un léger bémol concernant les actes suivants, la tension se dilue, le troisième acte apporte peu d’éléments nouveaux. Mais l’ensemble séduit, interprété par quatre brillants acteurs, le jeu en vaut la chandelle.
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