Une musique qu’il faut s’approprier. Amandine Beyer nous dit à leur sujet : « Sans cesse on les retrouve sur notre chemin ; on les travaille beaucoup quand on est étudiant, on les joue parfois en concert, on réfléchit avec nos professeurs, puis nos élèves, sur les nombreux problèmes techniques qu’elles nous offrent, et peut-être un jour, quand on a interprété beaucoup d’autres pièces de styles et d’époques différentes, et que la musique de Bach, grâce à toutes les expériences antérieures, arrive à nos oreilles et notre cerveau d’une façon plus naturelle et sensible, on en vient à penser à les enregistrer. Et là tout de suite devant cette perspective très stimulante, de nouveaux doutes nous assaillent. Les œuvres pour violon seul de Bach resteront toute ma vie un work in progress. »
Quelle humilité... alors que son enregistrement de 2011 a été salué par un diapason d’or, un choc de Classica et un editor’s choice de Gramophone !
Une critique unanime. Tous les grands violonistes ont enregistré cette œuvre : D’Enescu à Shlomo Mintz en passant par Heifetz, Szigeti, Perlman, Fischer…. Sans oublier probablement les plus grandes interprétations : celles de Milstein et Menuhin dans sa version de 1956 qui est de bout en bout émouvante à nous tirer des larmes….
Chaque sonate est composée de quatre mouvements avec une alternance de temps lent-rapide-lent-rapide et une fugue pour le deuxième mouvement. Les Partitas sont composées de mouvements de danse empruntant le schéma baroque de la succession allemande-courante-sarabande-gigue mais sans s’y conformer complètement ; la deuxième que l’on entendra ajoute un cinquième mouvement, la fameuse chaconne. Ces deux formes, l’une de la musique italienne, l’autre de la musique française montrent que Bach a voulu se situer dans l’héritage de ces deux traditions qui influençaient alors la musique européenne.
On a vraiment l’impression en écoutant ces Sonates et Partitas que le violoniste se retrouve seul avec son petit instrument à quatre cordes pour aborder ces œuvres qui semblent avoir été conçues pour un grand orgue d’église avec ses fugues à quatre voix et ses harmonies.
Découvrons ces Sonates et Partitas le 5 octobre prochain au Conservatoire pour en faire peut-être notre « disque à emmener sur une île déserte » ou encore mieux, méritons ce concert et écoutons au préalable Amandine Beyer dans son enregistrement baroque chez Zig Zag Territoires ou encore Milstein chez DG et Menuhin chez Emi Rouge et Noir.
Écouter les Sonates et Partitas pour violon seul de Bach c’est se donner une ressource supplémentaire pour atteindre le bonheur. On peut les écouter, les réécouter des centaines de fois et chaque fois les redécouvrir. Bozar nous donne une occasion unique de les écouter en concert…… Rendez-vous donc au Conservatoire de Bruxelles le 5 octobre 2012.