Si le spectacle entretient des liens clairs et affirmés avec l’oeuvre de Lewis Caroll, il n’est pas construit comme une énième reprise ou adaptation d’Alice au Pays des Merveilles. Le rythme du spectacle, son caractère hautement sonore et chorégraphique rappellent également l’histoire d’Emilie Jolie, et nombres de références autres viennent encore enrichir le monde et la thématique.
Sur scène défilent une bonne douzaine de personnages burlesques incarnés par seulement quatre comédiens, qui font preuves de talent dans de multiples discipline : danse, rythme, son, paroles, ... Ils sont tout simplement impressionnants. Les images se succèdent, certaines sont comiques, d’autres carrément tragiques. Au fil de leur changement de costume, ils nous font découvrir le Pays des Poubelles, où plus rien ne pousse, où presque plus rien ne vit.
Le visuel est fort : décors, costumes et accessoires sont entièrement fait avec des matières plastiques associées à des objets de récupérations au look destroy, bref, des déchets. Les danses entraînent dans un monde onirique très rapidement. Parti pris intéressant : le côté fantasmagorique prend le dessus sur la construction narrative. La fin est très ouverte, au risque de nécessiter peut-être quelques explications avec les plus jeunes du jeune public.
Maria Clara Villa Lobos refuse donc la morale au profit d’un constat sur nos habitudes de (sur)consommation et de leurs conséquences, ce qui fait un spectacle qui, s’il ne se suffit pas à lui-même, peut entraîner des débats et des réflexions de qualité s’il est suivi d’un débriefing ou d’une activité.
Une pièce chorégraphique de qualité, à destination du jeune public, plus intéressante qu’un Pixar, et qui séduira aussi les adultes, c’est sûr.
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