ALPENSTOCK

Théâtre | Théâtre Le Public

Dates
Du 13 janvier au 14 février 2015
Horaires
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+32 2 724 24 44

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ALPENSTOCK

Conception et mise en scène Axel de Booseré et Maggy Jacot. Avec Mireille Bailly, Didier Colfs, Thierry Hellin ( En alternance avec Axel de Booseré )
Fritz et Grete mènent une vie paisible dans leur chalet au milieu des prairies verdoyantes. Grete fait les poussières, passe la serpillère… Elle tente de juguler ses aspirations romantiques en s’investissant dans le nettoyage compulsif tandis que Fritz succombe chaque jour davantage aux sirènes du repli sur soi… Mais un jour, Grete se laisse aller dans les bras de Yosip (exilé balkano-carpato-transylvanien), un homme grand, beau, fort et musclé comme dans les rêves… tout l’inverse de Fritz ! Mais voilà, Yosip est un étranger croisé au marché « cosmopolite ». Au secours, tout leur petit univers plus blanc que blanc s’ébranle et menace de s’écrouler… il faut vite faire le ménage, balayer l’étranger ! L’équipe artistique à la créativité débridée questionne l’Europe d’aujourd’hui dans une forme ludique, détonante, humoristique et provocante. Une farce domestico - politique où nos travers identitaires tournent à la comédie la plus délirante. Une irrésistible caricature ubuesque de notre société !

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6 Messages

  • ALPENSTOCK

    Le 26 janvier 2015 à 11:12 par MarcD

    Un bon moment de théâtre. Le sujet est sérieux, mais traité avec grande légèreté (trop ?), on s’amuse, et mise en scène comme jeu des comédiens sont excellents, créatifs et au service de l’efficacité.
    Evidemment, ceux qui attendaient une puissante métaphore du repli sur soi resteront un peu sur leur faim...

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  • ALPENSTOCK

    Le 4 février 2015 à 01:41 par Pattrick

    très bizarre comme pièce. ayant lu
    certaines critiques avant, je crois que je m’attendais à être bouleversé et que
    cette petite histoire allait me raconter différent des problèmes bien plus
    sérieux.

    et finalement, non. alors soit le sujet est
    trop grave et sérieux et ne colle pas avec la mise en scène/texte trop léger,
    ou bien je n’ai pas compris que le message n’était pas à ce point sérieux.

    très chouette mise en scène, de bons
    comédiens. le temps passe vite. mais j’ai un gout de trop peu, j’aurais aimé
    plus d’explication.

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  • ALPENSTOCK

    Le 4 février 2015 à 09:14 par goliaso

    Très, très bonne interprétation. Scénario original et efficace. Mais la pièce est ’statique’. On est toujours au point de départ et je me suis demandée à la fin si j’avais tout compris ou si j’avais ’loupé’ quelque chose. Bref, je donne 5/5

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  • ALPENSTOCK

    Le 5 février 2015 à 08:07 par lepot

    Quelle excellente soirée quand le rire ne vous quitte que pour entendre celui du voisin et reprendre avec celui de la salle !
    Cette comédie dans l’esprit de Budapest Hôtel force le ton et permet ainsi en riant, de repenser l’enfermement ennuyeux de la femme au foyer ,du mari coincé dans son monde de fonctionnaire ..de voir l’effet bénéfique de l’ouverture à l’autre,à la poésie ... quand on ouvre simplement la porte .
    Une réflexion très amusante mais bien utile sur le repli sécuritaire et ses conséquences .

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  • ALPENSTOCK

    Le 5 février 2015 à 11:32 par OlivierF

    Grosse déception ! Critique excellente dans la presse mais pièce sans grand intérêt : tout est dans l’excès mais celui-ci ne sert pas le propos. Alors à quoi bon ? Beaucoup de spectateurs rient du premier degré loufoque (ubuesque comme ont dit dans ces cas-là pour ne pas effrayer l’abonné) mais si vous n’y êtes pas réceptif, l’ennui est profond !!

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  • ALPENSTOCK

    Le 11 février 2015 à 12:36 par chrisdut

    Pas déçu du tout dans mon cas. J’ai beaucoup apprécié cette farce délirante sur la peur des autres, de l’étranger (ils se ressemblent tous !), et du nationalisme exacerbé qui va nous protéger de tout ! Enfin , le mari se protège mais sa femme ne dit pas non à un peu d’exotisme (sexuel) dans sa vie de femme simple au foyer marié à un petit fonctionnaire un peu trop zélé sauf au lit. On rit du début à la fin et on apprécie le jeu décalé des acteurs. Le décor est hyper bien pensé avec ses armoires cachées, ses portes et fenêtres multi-fonctions et même le carrelage mural qui se déglingue au fur et à mesure que leur petit univers tout propre s’écroule. Un très bon moment que nous offre le théâtre Le Public en ce début d’année.

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Mercredi 21 janvier 2015, par Jean Campion

Nous étions si tranquilles...

En 2002, Remi De Vos constatait que les propos de Fritz (l’antihéros d’"Alpenstock") sur la majorité silencieuse "résonnaient étrangement" dans une France, qui voyait Jean-Marie Le Pen accéder au deuxième tour des élections présidentielles. Depuis lors, la progression en Europe des partis d’extrême-droite, les menaces et les attentats djihadistes, l’angoisse des musulmans pacifiques, la montée de l’antisémitisme, les sursauts démocratiques ont créé une situation confuse, qui exacerbe les préjugés xénophobes. En les ridiculisant avec un humour délirant, "Alpenstock" peut nous aider à refuser les amalgames et le repli sur soi.

Dès le lever du jour, Grete part en guerre contre la saleté. Elle n’est pas de "ces femmes qui regardent tranquillement la poussière s’installer dans la maison et qui laissent la cuisine dégoulinante dans l’évier." Fritz apprécie le goût de l’ordre de sa "poulette". En rentrant du bureau, où il a tamponné des piles de documents, il retrouve un logis propret et une épouse aux petits soins. Ce fonctionnaire, à la vie étriquée, a confiance dans l’avenir. Bientôt, "le silence majoritaire fera beaucoup de bruit." Femme "simple", Grete s’interroge : pourquoi son "lapin", qui est conservateur, aspire-t-il au changement ? Sans bien comprendre l’explication tarabiscotée de Fritz, elle lui parle d’un nouveau détergent, qu’elle vient d’acheter au marché cosmopolite.

COS-MO-PO-LITE, Fritz s’étrangle en répétant ce mot exécré. Même si ce marché est proche, il ne fallait pas s’y aventurer ! Une imprudence qui perturbe les ébats sexuels du couple. Grete subit sans plaisir les gestes mécaniques de son mari. Une feuille tamponnée de plus ! Le lendemain, Fritz est ragaillardi. Dans son costume tyrolien, il s’en va participer à une fête folklorique. C’est le moment choisi par Yosip pour surprendre Grete. Cet exilé balkano-carpato-transylvanien l’a repérée au marché cosmopolite et lui fait une cour pressante. La fougue et le discours enjôleur de cet étranger bousculent son immobilisme et sa peur de l’inconnu. Elle laisse remonter à la surface ses aspirations à une passion débridée et se donne au géant musclé. Retour du mari qui déclenche un vaudeville loufoque.

La mise en scène très inventive d’Axel de Booseré et Maggy Jacot rend cette farce domestico-politique jubilatoire. Le décor respire l’ordre et la propreté. Sols, murs et plafond sont recouverts d’un carrelage en damier, qui dissimule le mobilier. Une boîte censée protéger Fritz et Grete de l’extérieur. Cependant ce cocon n’est rassurant qu’en apparence. Comme en témoignent les murs qui vont se désagréger progressivement. Affublés de costumes qui soulignent les stéréotypes, Mireille Bailly (Grete), Didier Colfs (Fritz) et Thierry Hellin (Yosip) nous entraînent dans un cauchemar burlesque. Mais la caricature laisse percer l’angoisse de personnages mal dans leur peau. Fée du logis, complètement assujettie à son époux, Grete devient une femme insatisfaite, qui calme ses frustrations, en frottant avec acharnement son carrelage. Fritz mène une existence confortable, ancrée dans la tradition. Cependant son racisme latent et ses convictions nationalistes l’incitent à croire que l’heure d’agir est proche. Il renonce au "café au lait" et n’hésite pas à tuer.

Depuis qu’il a aperçu Grete, Yosip éprouve un désir irrépressible de la séduire. Déterminé, sans aucun scrupule, il pénètre chez elle et arrive à ses fins. Cet exilé hâbleur veut profiter de son nouveau pays. Comme tous les "Yosip" qui, en se multipliant, prouvent à Fritz que l’avènement d’une société multiculturelle est inéluctable. Truffés d’expressions revisitées, de lapsus révélateurs, les dialogues de Remi De Vos dévoilent la nature profonde des personnages. Progressivement la mécanique de la farce s’affole et nous embarque dans un dessin animé trépidant. Un tourbillon d’images absurdes qui provoquent un rire libérateur.

Théâtre Le Public