Le slam de poésie est un type d’art déclamatoire apparu aux Etats-Unis au milieu des années 80, à l’initiative d’un ouvrier du bâtiment répondant au nom de Marc Smith. Les règles en sont simples (voire spartiates) : un public, un poète, un texte "fait maison", un micro (ou pas), un temps limite. Et pas d’autres limites. Le slameur est jugé sur sa prestation par un jury choisi au hasard dans le public.
Ca, c’est la théorie. Au Théâtre de la Vie, on a encore élargi l’angle : une fois que le slameur prend possession de la scène, tout lui est permis. Déclamation, chant, citations, reprises, perruques, à un, à deux ou à dix, pour trente secondes ou trente minutes, de toute façon il n’y a pas de chrono, et pas de jury non plus. L’île de la tentation du slameur rompu aux règles de base.
Lundi dernier, le froid avait dissuadé pas mal de monde et la salle n’était pas bien remplie, mais l’ambiance n’en fut que plus chaleureuse. Au menu poétique, beaucoup d’habitués, quelques novices, un délicieux moment de poésie musicale, beaucoup de rires. Et quand on a fréquenté plusieurs scènes slam, on se rend vite compte qu’une constante se dégage : un petit truc dans l’air, ce mélange d’électricité, d’émulation et de profond respect pour le moment, pour cette bulle de sincérité qui éclôt sur scène dans l’instant.
La prochaine, c’est lundi 08 février. Et même si l’hiver s’obstine dans sa tendance polaire, enfilez un pull de plus pour le trajet et venez prendre un peu de chaleur humaine à la Vie, ça fait du bien au moral.