Brunhilde Pomsel a reçu une éducation stricte, fîlle aînée d’une fratrie de 5 enfants, issue d’une famille allemande « normale ». Après quelques emplois mal payés, elle est engagée au service de presse de la radio à Berlin, ayant acheté sa carte du Parti Nazi, condition requise. Entourée d’ « hommes magnifiques », elle y développe des compétences particulières pour la sténo parce qu’elle amoureuse de son professeur.
Berlin est une ville magnifique, riche de ses restaurants, cinémas et autres lieux culturels. Elle y fréquente Hans, jeune homme très pauvre et nazi convaincu, qui finira SS et la quittera.
Petit-à-petit les Juifs disparaissaient. On entendait parler des camps mais on ne savait pas exactement ce qu’il s’y passait. Eva, son amie juive, venait régulièrement la visiter à la radio. Elle rayonnait, à la fois intelligente et cultivée.
Brunhilde fréquente des Juifs et des nazis (employeurs ou amis), pour elle, cela ne fait pas de différence. Très peu intéressée par la politique, elle a probablement voté nazi en 1932 « comme tout le monde », alors qu’elle avait 21 ans
En 1942, elle est engagée au Ministère du Reich à l’éducation du peuple et à la Propagande. Elle devient l’une des secrétaires de Joseph Goebbels, père de 6 enfants blonds, passionné par le cinéma. « Exceptionnellement bien habillé, assez petit, pas charmant mais cordial, il ne souriait jamais ».
La situation se détériore, Berlin est bombardée et Brunhilde passe 15 jours dans un abri antiaérien avec des asperges pour seule nourriture. Emprisonnée pendant 5 ans après la guerre, la secrétaire ne comprend pas : elle ignorait tout. Est-elle coupable ? ». « Les gens étaient bêtes … Elle a gobé du baratin ».
Tous les témoignages relatifs à la guerre de 40-45 sont intéressants et celui-ci l’est aussi. Brunhilde décrit la vie quotidienne dans le Berlin de cette époque, un point de vue qui n’est pas souvent relaté. Elle choisit tardivement (à 105 ans) de parler de son vécu. Jacqueline Bir interprète magistralement ce rôle, avec transparence et sérénité, à l’instar de Brunhilde qui estime n’avoir rien à se reprocher. La comédienne s’adresse directement au public, sur le ton de la confidence. On pourrait croire que cette histoire est vraiment la sienne. Un récit intéressant et une excellente comédienne engendrent forcément un excellent spectacle. Chapeau Madame Bir !
2 Messages